En Saône-et-Loire, Jean-Marie Vincent a arrêté de complémenter ses bovins à l'engraissement grâce au pâturage tournant. Si la technique fait ses preuves, il faut toutefois être vigilant sur la découpe des parcelles.
« Nous avons décidé de sauter le pas de l’engraissement à l’herbe », explique Jean-Marie Vincent, éleveur de Charolaises à Rancy (71) aux caméras de la Chambre d'agriculture de Bourgogne-France-Comté. Historiquement, l'éleveur engraissait ses animaux au pâturage avec une complémentation quotidienne. Avec la hausse des coûts des matières premières, il a fait le choix de tester l'engraissement 100 % à l'herbe. « J'ai la conviction que l'herbe est le meilleur atout de nos élevages : c'est le fourrage le plus équilibré que nous ayons sur les exploitations », affirme l'agriculteur.
Des essais ont été réalisés sur deux années. Si les débuts ont été laborieux, l'agriculteur se satisfait maintenant de cette technique. « Au début, on avait pris ça a la légère, et négligé la découpe des parcelles » explique Jean-Marie Vincent. La mauvaise conception des îlots avait nui à la bonne valorisation du pâturage, avec beaucoup de refus. « Il faut bien y réfléchir en amont pour avoir un système pratique. Et une fois que le système est calé, on se rend compte qu'on obtient assez vite des animaux assez calmes, habitués à bouger régulièrement. »
Un îlot central avec un point d'eau fixe
L'année 2022 a permis une meilleure valorisation de l'herbe avec une gestion stricte du pâturage tournant. « Nous avons choisi une parcelle sur laquelle on a toujours fait de l’engraissement, et qui se prêtait bien à la découpe ». 5 îlots ont été découpés sur une parcelle de 3,22 ha, avec un paddock central comprenant un point d'eau et un accès à chaque îlot. « L'accès à l'eau était un de mes gros soucis, je n’avais pas le temps de déplacer l’eau quotidiennement ».
8 génisses ont été engraissées sur les 3,22 ha. Arrivées à l'herbe entre 600 et 700 kg vif, elles ont su présenter des poids de carcasse « corrects » et des qualités d'engraissement « comparables à ce qu'on obtient avec une complémentation en concentré » décrit l'éleveur.
« De la mise à l'herbe jusqu’au début de l’été, on arrive à avoir une herbe de qualité, feuillue et sans épis sur lesquelles les bêtes profitent. » Grâce au pâturage tournant, le gaspillage d'herbe se fait rare. « Il n'y a plus de refus de la mise à l’herbe à fin juin. Pas un kilo d’herbe n'est perdu », apprécie l'exploitant.
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