Chez J. Honoré, éleveur laitier (72)Implanter des céréales dans les prairies pour allonger la saison de pâturage

Julien Honoré s'est installé en 2013 avec ses parents dans le nord de la Sarthe. Ensemble, ils élèvent une centaine de vaches laitières en système herbager.  Il témoigne dans une vidéo réalisée par le Civam des Pays de la Loire : « Nos vaches pâturent sur des paddocks et au fil avant sur 115 ha en plat unique du 10 mars au 1er juillet en moyenne. Elles ne rentrent en bâtiment qu'en hiver pour une durée moyenne de 50 jours. » L'objectif de ce système : diminuer les charges et le temps de travail.

De l'avoine au pâturage

En s'inspirant de la technique des semis de prairies sous couvert de méteil, Julien sème depuis 2016 des céréales dans ses pâtures afin d'augmenter la durée de pâturage. « Je me suis lancé dans cette technique pour plusieurs raisons : diversifier les prairies avec du trèfle violet et d'autres légumineuses, faire pâturer plus tôt et prolonger la durée de vie des prairies. »

Il a testé plusieurs céréales : blé, orge, avoine. « Mon choix s'est porté sur l'avoine car c'est celle qui a le meilleur développement foliaire. Avec une fauche précoce ou un pâturage précoce, elle repart facilement. En 2021, elle est repartie quatre fois sur certaines parcelles. Quand elle ne pousse plus, elle laisse la place à la légumineuse. »

L'éleveur a estimé le gain de rendement à 4 t/ha grâce à l'avoine. « Je continue d'apprivoiser la technique, explique-t-il. Si j'étais à 70 % d'échec au début, j'en suis à 70 % de réussite aujourd'hui. »

Semis direct dans les prairies

« Le semis direct permet d'éviter de détruire complètement la prairie pour la réimplanter. C'est d'autant plus important si le semis ne prend pas. » Pour maximiser la réussite du semis direct, il faut : une humidité suffisante, un accès à la lumière (prairie rasée), et un bon contact terre-graine. Des conditions qu'on retrouve du 15 septembre au 15 octobre et entre mars et avril selon les années.

L'avoine et la légumineuse sont implantées au semoir à disques à raison de 80 kg/ha et 10 kg/ha respectivement.