Engraisser ses bovins à l'herbe grâce au pâturage tournant

Simon Dumontet, agriculteur en Saône-et-Loire (71), a mis en place le pâturage tournant sur son exploitation. En 2019, il a réalisé un premier test pour l'engraissement de 12 vaches et génisses achetées. Une surface de 4 ha, divisée en 4 parcelles avec un point d'eau et un couloir de desserte, leur a été alloué. L'éleveur a réitéré l'essai l'année suivante avec 16 animaux sur la même parcelle, cette fois découpée en 6 îlots.

Les animaux en pâturage tournant avaient été achetés fin décembre. « Ils sont arrivés avec une note d'état corporel plutôt basse, proche de 1,5. Nous les avons tondus, déparasités et mis en foin avant de les lâcher en pâture autour du 20 février. Ils avaient pris un demi point de note d'état corporel lors de la mise à l'herbe, mais pas davantage », note l'éleveur qui a ainsi obtenu des carcasses de conformation R+ ou R= tout en limitant les intrants.

Convaincu par l'intérêt du pâturage tournant, il envisage cependant de le réserver à la finition d'animaux peu exigeants, ainsi que pour l'alimentation des vaches suitées ou génisses. « C'est peut être une bonne manière d'éviter la complémentation sur ces bêtes, mais juste pour les plus demandeuses », constate Simon Dumontet.

Pour engraisser à l'herbe, « la clé c'est d'avoir des animaux pas trop en état lors de la sortie d'étable, et de les lâcher le plus tôt possible. Cela permet d'effectuer la transition alimentaire sur des bêtes jeunes et de profiter des premières herbes ». Les animaux valorisent tout le temps de l'herbe fraîche, à forte valeur alimentaire. Suivant le nombre de parcelles et les découpes, ils tournent plus ou moins vite. Chez Simon Dumontet, les bovins restent entre 5 et 6 jours sur un îlot, ce qui laisse un temps de repos d'environ 3 semaines entre deux passages.

Le bémol pour l'éleveur, « comme les plantes ne montent pas à graine, j'ai peur que le pâturage tournant conduise à long terme à essouffler la parcelle ».