Le 4 octobre, au Sommet de l'élevage, Arvalis présentait le résultat de son essai pluriannuel sur les possibilités de produire de la viande grâce au pâturage. Rémi Brochier, ingénieur régional fourrages, rappelle que les bovins allaitants consomment en moyenne 80 % d'herbe (50 % en pâture et 30 % en fourrage conservé). L'herbe est l'aliment le plus économique mais il est essentiel de bien gérer sa production en tenant compte de sa sensibilité aux aléas climatiques, surtout lorsque le chargement est élevé.
L'étude a été conduite entre 2008 et 2011 à la ferme expérimentale des Bordes (36) sur 34 ha de prairies avec un chargement de 1,3 UGB/ha en pâturage tournant. L'objectif était d'évaluer la sensibilité du type de prairie aux conditions climatiques et son effet sur la croissance des animaux.
Prairie multi-espèces ou association : mêmes résultats ?
L'association consiste à ne semer qu'une graminée avec une seule légumineuse. Les prairies multi-espèces sont semées avec au moins trois espèces des deux familles. Elles peuvent être simples (3 à 4 espèces, par exemple : RGA, fétuque élevée et trèfle blanc) ou complexes (5 à 10 espèces, par exemple : dactyle, fétuque élevée, RGA, fléole, luzerne, trèfle violet). La prairie multi-espèces séduit pour ses rendements, ses apports d'azote grâce aux légumineuses et sa résistance aux stress climatiques due au grand nombre d'espèces.
L'essai révèle pourtant que le type de prairie ne présente aucun effet sur la qualité et la productivité de l'herbe (il n'y a pas eu d'écart de pousse entre l'association et la prairie multi-espèces). Cependant, la diversité dans la prairie multi-espèces permet d'atténuer légèrement les fluctuations de rendement, ce qui est plus sécurisant. Le choix des espèces est alors primordial. Concernant les performances des animaux, il n'y a pas eu de différence non plus entre le pâturage d'associations et celui de multi-espèces. Les animaux ont atteint les mêmes GMQ sans aucune complémentation (1 200 g/j pour les veaux en moyenne) avec des valeurs alimentaires qui restent bonnes (5 635 UF/ha et 950 kg de MAT/ha, quelle que soit la prairie). Rémi Brochier rappelait ainsi que « la gestion du pâturage est avant tout primordial afin d'assurer de bonnes performances des animaux ».
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