En s’inspirant de la nature, nous pouvons apprendre beaucoup de choses. Dans le cas précis de cet article, il existe des prédateurs naturels qui enrayent la prolifération des mouches : acariens qui ne grattent pas mais qui parasitent les œufs de mouches, mini-guêpes qui ne piquent pas mais qui se nourrissent des pupes de mouches… Le biocontrôle s’est s’inspiré des processus naturels, tout simplement.
Pourquoi le nombre de mouches explose d’un coup à la belle saison ?
La mouche a une courte durée de vie : 15 jours seulement et elle atteint sa maturité sexuelle à 6 jours. On estime ainsi qu’une mouche pond 800 œufs : faites le calcul, leur croissance est exponentielle ! Le développement des mouches se faisant dès 15°C, l’explosion de la population peut se faire très tôt dans la saison…
« J’ai déjà essayé le biocontrôle, ça n’a pas fonctionné ! »
Deux questions se posent alors. Premièrement, avez-vous commencé au bon moment ? Si vous attendez trop tard dans la saison, les acariens et mini-guêpes se retrouvent dépassés par le nombre de mouches (et oui, l’explosion de la population est très rapide !). Les protocoles doivent démarrer dès février et au plus tard en mars-avril. Ce calendrier est à adapter selon votre région et les températures hivernales que vous rencontrez.
Ensuite, avez-vous respecté les protocoles de lâchers ? Les protocoles proposent plusieurs lâchers par an (tous les mois ou tous les deux mois, selon la pression en mouches dans le milieu) afin de « renouveler le nombre de prédateurs ». Par conséquent, si vous avez trop espacé les lâchers, il est probable que les prédateurs n’étaient pas assez nombreux pour faire face au nombre de mouches. De plus, il est important de traiter l’ensemble des bâtiments : une mouche peut voler d’un coin du bâtiment à un autre donc, si vous avez omis un lieu de ponte, ce dernier peut être un réservoir potentiel de mouches…
« C’est bien beau, mais ça coute cher ! »
Effectivement, le biocontrôle est un peu plus onéreux que la lutte chimique : + 10 à + 15 %. Pour avoir un ordre de grandeur, comptez entre 7 et 9 €/vache/an pour un protocole complet traitant tous les bâtiments, ou 500 €/an pour une nurserie de 30 veaux. Le biocontrôle est une lutte biologique sans risque pour la santé, ni pour l’environnement : pas de traitement des animaux, pas de résidu chimique…
Concrètement, comment mettre en place un protocole de biocontrôle contre les mouches ?
Avec l’aide de votre conseiller, vous allez commencer par contrôler tous les endroits où de la matière organique s’accumule et qui ne sont pas nettoyés (fumière, bords de murs, sous les barrières ou les abreuvoirs…). Cet état des lieux va permettre de choisir l’espèce la plus adaptée à l'environnement de vie (plutôt sec, plutôt humide…) ainsi que le nombre de mètres carrés à traiter. Un plan d’action sera alors établi : quand, où et à quelle fréquence faire les lâchers. Sur la base de ce calendrier, vous recevrez les boîtes d’acariens et/ou de mini-guêpes au fil de l’année, au plus proche des dates de lâchers afin de garantir la vivacité des prédateurs.
Pour résumer, si vous êtes intéressés pour tester le biocontrôle des mouches : les protocoles commencent très tôt dans la saison, pour commencer les premiers lâchers généralement avant mars.
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