
Les minéraux et vitamines ont un rôle crucial pour la santé des vaches, notamment pour la reproduction. D’autres compléments, comme le sel, les acides gras, l’aliment liquide ou les levures peuvent contribuer à stimuler l’ingestion et permettre d’augmenter la production laitière. Tour d’horizon.
Les minéraux
Les minéraux (oligo-éléments et macroéléments) sont incontournables pour l’équilibre physiologique de la vache laitière. « Quand il y a une problématique de reproduction dans le troupeau, je vais systématiquement voir la minéralisation », témoigne Caroline Drapier, consultante indépendante en nutrition animale, en Loire-Atlantique. Depuis plusieurs décennies, avec l’appauvrissement des sols, on retrouve de moins en moins d’oligo-éléments dans les fourrages. Parallèlement, la productivité des animaux s’est accrue. Les vaches ont donc besoin d’apports de minéraux en complément de leur alimentation, pour répondre aux carences.
Contrairement aux oligo-éléments qui sont présents en très faible quantité dans le corps, les macroéléments se distinguent par leur forte présence. Parmi eux, le phosphore, le calcium et le magnésium qui sont en général mis en avant sur les étiquettes de minéraux. Classiquement, ils sont dosés respectivement à 5 %, 25 % et 5 % pour une dose journalière de 250 g de minéral/VL/jour.
Les vitamines
Les vitamines dites essentielles (A, D3 et E), qui sont liposolubles, ont chacune un rôle intéressant dans la reproduction. La vitamine A joue un rôle direct, la vitamine E intervient en tant qu’antioxydant pour lutter contre le stress thermique et agit sur les cellules sexuelles. La vitamine D3 aide la vache à absorber le phosphore et le calcium, qui sont importants pour la santé osseuse et musculaire, facilitant la gestation et le vêlage.
Une cure de vitamines permet généralement de booster la venue en chaleur, l’ovulation. Une cure de vitamines de 5 à 10 jours peut aussi être utile pour la préparation au vêlage, en complément d’une minéralisation en place. Caroline Drapier préconise souvent de l’huile de foie de morue, pour les cures de vitamines : « Ce n’est pas forcément facile en pratique parce que ce n’est pas du tout appétant, mais en mélangeuse c’est plus facile, et c’est un bon rapport qualité prix ».
La vitamine H, ou biotine, en association avec le zinc, intervient dans la kératinisation (synthèse de la kératine). Elle peut être intéressante pour renforcer la corne des sabots s’ils sont un peu mous.
Le sel
Les vaches ont un besoin important en sodium, 2 g/kg de MS ingérée, et souvent ces besoins ne sont pas couverts. Le sodium est le principal cation présent dans le plasma et le liquide interstitiel. On peut repérer cette carence lorsque les vaches se mettent à lécher les urines, le sol ou les tubulaires souillés de la stabulation. L’animal stocke très peu le sodium et le recycle énormément en salivant. Autre intérêt, dans la ration, le sel stimule l’ingestion puisqu’il rend l’aliment plus appétent.
Une carence en sodium entraîne une dépravation de l’appétit. Un excès de sel chez les génisses peut entraîner des œdèmes (accumulation de liquide interstitiel par phénomène d’osmose). Toutefois, les vaches s’autorégulent. Elles n’iront pas lécher le bloc de sel mis à disposition si elles n’en ont pas besoin. Le risque d’excès de sodium est possible dans les zones arides où l’eau de boisson peut être très minéralisée.
Les levures
Les levures mortes sont des prébiotiques, facteurs de croissance de la flore ruminale, des nutriments qui lui permettent de se développer et ainsi de mieux assimiler les fibres. « Si les bouses sont très fibreuses, c’est qu’il y a une mauvaise assimilation, donc la levure peut avoir son intérêt », propose Caroline Drapier.
Les levures vivantes (déshydratées) sont des probiotiques. Apportées sous forme déshydratée, elles se réactivent lorsqu’elles sont dans le rumen. Leur rôle est de freiner la population de bactéries lactiques, stimuler la consommation d’acide lactique dans le rumen et favoriser le développement de la flore cellulolytique (qui digère les fourrages). Elles permettent de contrer le risque d’acidose. « Mais si les vaches sont déjà en acidose ruminale aigüe, c’est-à-dire un pH inférieur à 4,5, mettre de la levure ne sert à rien car elles meurent rapidement à un tel pH », met en garde la nutritionniste.
Le bicarbonate de sodium
Le bicarbonate de sodium et l’un des leviers les plus utilisés pour tamponner la ration et permettre une stabilisation du pH ruminal, le remonter quand il est trop bas. « C’est intéressant de le positionner lorsqu’il y a des transitions alimentaires, sous forme de cure de 8 à 15 jours, propose Caroline Drapier. En période de fortes chaleurs, il peut contribuer à limiter le stress métabolique généré par le stress thermique. »
Les matières grasses
Les matières grasses permettent d’apporter une source différente d’énergie qui sera valorisée différemment. Cela peut être précieux quand il fait très chaud et que l’ingestion est plus difficile. Il existe différents profils d’acides gras. Certains sont lactogènes, comme l’acide palmitique, prédominant dans l’huile de palme. Les éleveurs avides de performances y ont recours pour stimuler la production de lait et améliorer l’état corporel. « Quand on est déjà à 25 kg/MS à l’auge, l’animal sature en ingestion, la matière grasse permet de concentrer la ration en énergie et d’augmenter ainsi les performances de la vache », détaille Caroline Drapier.
Le recours à certains acides gras peut aussi être une exigence de cahiers des charges, comme celui de Bleu-blanc-cœur. L’acide alpha-linolénique (acide gras oméga 3), présent dans la graine de lin, est intéressant pour ses propriétés sur la santé et la reproduction. Mais il peut engendrer une baisse de TB du lait.
L’aliment liquide
La mélasse de canne ou mélasse de betterave permet un apport de sucres rapides qui vont stimuler la flore ruminale. Principal effet : une meilleure digestibilité des fibres. Autre intérêt de l’aliment liquide mélassé, cela stimule l’appétence. On en trouve à 300 €/t, mais cela peut monter jusqu’à 800 € si l’aliment liquide contient aussi un peu de vitamines ou d’azote. Cela peut être utile quand le foin est trop peu appétent et que l’on est à court de stock, « on peut augmenter l’ingestion de 0,5 à 1 kg/VL/jour » évalue Caroline Drapier.
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