Travailler avec la lune en élevage : une pratique à expérimenter ?

Un dicton dit qu'« aucune personne qui contemple la lune n'a fait fortune ». Pourtant, une poignée d'éleveurs prennent en compte les cycles lunaires dans leur travail et semblent satisfaits des résultats.

Le rythme solaire a bien une influence prouvée sur le monde végétal, pourquoi pas la lune en élevage ?

Certains éleveurs suivent un calendrier pré-établi avec un code couleur des jours favorables et défavorables, d'autres suivent de plus près la position de la lune, ses cycles. À chacun sa façon de faire !

Les rythmes lunaires

Isabelle Chevrier est conseillère référente en agriculture biologique pour la chambre d'agriculture de la Corrèze. Elle a récemment rédigé une synthèse détaillant les trois rythmes lunaires les plus simples et plus connus. Les voici :

Le rythme synodique (pleine lune - nouvelle lune ; lune croissante ou décroissante) :

« C'est l'intervalle de temps compris entre deux retours de la lune à la même position par rapport à la Terre. » Il dure 29,5 jours. On parle alors de lune croissante et décroissante.

Le rythme tropique (lune montante et descendante) :

À ne pas confondre avec le rythme synodique, le rythme tropique correspond à la position verticale de la lune dans le ciel. « Elle est repérable par observation quotidienne de la lune à la même heure plusieurs soirs de suite, par rapport à un point de repère physique assez haut. » On parle de lune montante et descendante, le rythme dure 27,3 jours.

Le rythme sidéral :

Il s'agit d'observer la position de la lune par rapport aux constellations du zodiaque. Le cycle dure 27,3 jours en 4 phases bien connues des jardiniers.

Le cycle lunaire dans l'élevage

Les effets de la lune sont davantage connus sur le monde végétal (et notamment des jardiniers). Pour les éleveurs, il semblerait que les épandages de fumier et compost soient plus efficaces en lune descendante (période où l'activité racinaire est plus importante), et le travail du sol en faux-semis idéal en périodes feu et fruits pour favoriser la germination des graines.

« Le domaine animal reste moins connu, mais on peut faire le parallèle avec les végétaux », encourage Isabelle Chevrier qui complète : « On privilégiera par exemple les jours racine/terre pour les interventions sur le cheptel qui nécessitent un bon "enracinement" des animaux : pour les mouvements entrée et sortie de bâtiment, il paraît judicieux de privilégier ce genre de période quand c’est possible ! »

Déparasiter avant la pleine lune ou la nouvelle lune

« La plus facile à mettre en œuvre concerne le déparasitage : pour une meilleure efficacité, il est conseillé de le réaliser 2-3 jours avant la pleine lune ou 2-3 jours avant la nouvelle lune. » C'est en effet ce que suivent la plupart des éleveurs qui se réfèrent au calendrier lunaire car sur ces jours, les parasites seraient plus actifs.

Des mouvements d'animaux en lune descendante et décroissante

Sortie au pâturage, mouvements d'animaux (entrée ou sortie du bâtiment), sevrage, tarissement... les animaux seraient plus calmes lorsque ces opérations sont réalisées en lune décroissante ou en lune descendante. Il y aurait aussi moins de marques au sol en jours favorables selon certains éleveurs.

Même chose pour le parage : les onglons repousseraient moins lorsqu'ils seraient taillés en lune descendante et décroissante.

Les naissances et la lune

Selon les observations de terrain, il y aurait plus de naissances lors des épisodes de pleine lune ou de changement de lune. Certains éleveurs affirment qu'il y aurait des jours plus favorables à l'IA, mais comme le disait Alexandre dans le groupe d'échange Médecines alternatives en élevages : « Si on attend que la vache soit calée sur la bonne lune pour l'inséminer, on ne l'inséminera jamais dans les temps ». D'ailleurs, si certains ont le secret pour avoir plus de chances d'avoir des femelles, qu'ils se prononcent !