
Un repli des cours mettra davantage en difficultés les éleveurs français que leurs collègues européens. La recapitalisation récente du cheptel laitier essentiellement s’inscrit en porte-à-faux de la tendance observée dans l’Union européenne.

La note de conjoncture Agriculture et Agroalimentaire publiée par le Crédit agricole dresse un état des lieux de la filière bovine européenne.
« L’élevage bovin européen connaît une décapitalisation régulière depuis trois ans. Une hausse de certains effectifs, notamment à l’Est (Allemagne, Pologne), interpelle néanmoins. Sans doute liée à la dynamique laitière, elle pourrait renforcer la concurrence sur le marché européen, face à une érosion constante de la consommation.
D’autres compétiteurs hors UE, notamment en Amérique, veulent en parallèle consolider leurs flux vers les grandes régions importatrices, le Moyen et l’Extrême-Orient, sans oublier l’Afrique. Enfin, un scénario en Europe repose sur l’émergence de pays comme la Pologne, très compétitifs en carcasse. Avantage qu’ils mettraient à profit dans une filière dédiée au marché communautaire, face à laquelle la France ne pourrait rivaliser.
Hausse de l'effectif Bovin
La conjoncture bovine est sous le signe d’une détente, à la fois des coûts d’intrants et des prix à la production, avec aussi la libéralisation prochaine du secteur laitier. Une légère reprise des abattages devrait profiter à l’outil industriel français. Une tendance qui serait renforcée par la baisse des exportations en vif, liée notamment à la crise italienne.
La nouvelle Pac va sans doute permettre à des territoires comme le bassin allaitant de préserver sa vocation à produire de la qualité. Mais pour renforcer la filière industrielle française, une modération de la hausse des cours s’impose.
La recapitalisation du cheptel français fait plier les cours. Le marché français des bovins est en baisse depuis le milieu de l’été, après trois années de hausse. Ce recul des prix concerne d’abord la vache de réforme et la génisse, moins le jeune bovin.
L’explication vient des disponibilités d’animaux. Pour la première fois depuis quatre ans, l’effectif en bovins progresse d’une année sur l’autre.
Un virage assez net, avec + 0,51 % au 1er septembre contre une tendance annuelle de – 1,26 % depuis 2009.
L’Union européenne (UE) se montre à peine autosuffisante et même déficitaire en viande, conséquence de ses ventes en vif à l’export. Elle en arrive à négocier de nouveaux contingents d’importation en viande bovine sans droits d’entrée, comme celui inclus dans le "paquet" tout juste signé avec le Canada.
L’Europe a abattu l’équivalent de 6,5 Mt l’an dernier. Ses échanges bovins (vif et viande) atteignent en comparaison moins de 8 % à l’export, principalement vers la Turquie, la Russie. Ils représentent moins de 5 % à l’import, surtout du Brésil, qui pèse 42 % du total sur les huit premiers mois de 2013.
L’excédent commercial est en grande partie lié aux ventes d’animaux vivants, principalement à destination du Moyen-Orient. Sans cela, l’UE importe en volume autant de viande qu’elle n’en exporte. Le commerce du vif fait pencher la balance.
Mais l’équilibre est menacé. Des acheteurs, comme la Turquie, veulent se doter à la fois d’un élevage performant et d’abattoirs modernisés.
Une telle évolution doit conduire l’Europe à restructurer sa filière bovine, autour d’une meilleure adéquation entre offre et demande. Quant à la France, rien aujourd’hui ne permet d’imaginer sur l’export qu’elle retrouve en viande les positions lâchées dans le vif. D’où une nécessaire politique de filière, resserrant les liens entre amont et aval. La contractualisation entre engraisseurs et industriels peut y contribuer, comme une poursuite de la modernisation des outils d’abattage. »
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