Le rééquilibrage des prix du porc se fait dans un climat d’incertitudes. Il pourra davantage inciter les éleveurs de porcs à mettre aux normes leurs bâtiments de truies gestantes.
![]() La date limite de la mise aux normes des truies gestantes reste fixée au 1er janvier 2013. (© Terre-net Média) |
Mais actuellement estimé à 1,85 €/kg pour une tonne d’aliments à 300 €/t, le coût de production passerait très prochainement à 1,90 €/kg. Le prix de l’aliment est en effet attendu à 320 euros. Le seuil de rentabilité des élevages diffère selon la stratégie d’approvisionnement des producteurs de porcs. Ceux qui produisent une partie de leurs aliments ont un coût de revient plus faible qui les affranchit en partie de la flambée des cours des matières premières agricoles.
Selon Jean-Michel Serres, le président de la Fnp, il serait judicieux que les coopératives cèdent leurs céréales aux fabricants d’aliments au prix moyen de la campagne. « A défaut d’une contractualisation interfilière significative, une telle mesure procurerait un avantage de compétitivité certains aux éleveurs ».
A moins de quatre mois de l’échéance de la fin de la mise aux normes des bâtiments de truies gestantes fixée au 1er janvier 2013, la section spécialisée de la Fnsea estime que le potentiel de production de porcs des élevages français pourrait diminuer de 10 %. Les raisons sont le renoncement de certains éleveurs à poursuivre leur activité mais aussi la baisse probable de la dimension des bâtiments nouvellement aux normes. « Car sans augmentation de la taille des bâtiments, la mise aux normes entraînera forcément une réduction du nombre de truies dans les troupeaux », assure Jean-Michel Serres. Si ces prévisions se vérifient, il est fort probable que le cours du porc augmente encore.
Pas de visibilité à trois mois
En fait, il est impossible d’avoir une réelle visibilité à l’horizon de trois mois. En Europe, il est difficile de savoir quelle est la proportion d’éleveurs réellement aux normes. Les chiffres avancés par certains pays sont fumeux !
Paradoxalement, le coût élevé de l’alimentation animale génère un avantage comparatif des éleveurs français vis-à-vis de leurs collègues européens, les prix pratiqués chez nos voisins étant encore plus importants. En revanche, Jean-Michel Serres déplore que la surcapacité des abattoirs pèse sur la compétitivité de l’ensemble de la filière porcine. En Allemagne, l’absence de minima sociaux génère d’importantes distorsions.
A défaut d’attendre une quelconque harmonisation sociale entre les pays européens, le président de la Fnp demande au président de la République, François Hollande, annoncé mardi 13 septembre au Space à Rennes, des mesures en faveur de la compétitivité et de la réduction du coût du travail supporté par les entreprises.
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Consultez également les cours du Marché du porc breton.
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