La maladie respiratoire chronique d'une génisse peut être source de contamination

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genisses holsteins
Au second plan, la génisse holstein de 6 mois présente un retard de croissance. Elle a le même développement corporel que la génisse de 4 mois au centre de la photo. (©Segolene Rodier)

Malgré un traitement salvateur, la petite génisse atteinte de problèmes respiratoires chroniques représentait une source de contamination de pneumonie en nurserie pour tous les lots d’animaux.

Voici le cas d’une génisse holstein non sevrée de 2 mois vue début octobre car allongée de tout son long et ayant du mal à respirer. L’auscultation est catastrophique, l’échographie le confirme : énormément d’épanchement, de la fibrine, des zones de consolidations majeures, signes d’une forte inflammation liée à une infection bactérienne. Elle est tout occupée à respirer et pour cause : il ne lui reste plus beaucoup de poumon fonctionnel. Je mets en place un traitement sans aucun espoir. Puis, je m’occupe du reste du lot qui tousse aussi.

Vaccination par voie intranasale

Le lendemain, la génisse est debout. L’éleveur me dit qu’elle ne boit pas beaucoup, mais je trouve que c’est déjà incroyable. Par ailleurs, l’analyse par écouvillon nasal de quatre veaux n’indique que la présence de pasteurelles diverses. Rien de très étonnant : le temps commence à changer, la case est pleine d’une quinzaine de veaux de 1 à 3 mois, et cette nurserie largement ouverte sur la stabulation des grosses génisses est habituée à ces pneumonies qu’on pourrait qualifier de zootechniques. Le lot voisin, sevré, va bien. Les génisses sont belles, propres et bien développées.

L’éleveur est d’accord pour vacciner le lot de génisses et celles à naître contre le virus RS en intranasal par précaution. J’ai ensuite l’occasion de repasser deux semaines plus tard : ça ne tousse plus et la génisse fait sa vie, elle respire moins bien que les autres mais s’en sort. L’échographie indique que son état s’est amélioré, mais les symptômes, même réduits, sont toujours là. Je reste donc très réservée quant à son avenir, et leur fais part de mes doutes. Effectivement, cet animal va rester porteur chronique, et aura du mal à se développer, ce qui pénalisera sa rentabilité économique et risque de maintenir pour tous les autres une pression d’infection importante. Je ne trouve pas beaucoup de résonance chez les éleveurs qui sont avant tout contents que la génisse soit vivante. Mais le loup est dans la bergerie et on est seulement au début de l’hiver…

Persistance d’une toux discrète

J’ai l’occasion de repasser début janvier. La génisse affiche un retard de croissance marqué par rapport aux autres animaux du lot, qui sont aussi plus hétérogènes qu’avant. Le lot en question tousse, comme le lot des plus jeunes. En février, je jette à nouveau un coup d’œil sur ce lot : la fameuse génisse s’en tire bien, elle ne dénote pas dans son nouveau lot. Car, oui, elle est quand même descendue d’un lot… Et elle a la même corpulence à 6 mois que sa congénère de 4 mois (voir photo). Mais il faut reconnaître qu’elle respire correctement ! Son nouveau lot présente une toux discrète, de fond. Le lot plus jeune, juste à côté, tousse plus, mais sans que l’éleveur ne ressente le besoin d’intervenir. Les animaux qui composaient anciennement son lot ne sont pas si mal : 240 kg à 6 mois pour l’une, 170 kg pour l’autre. Seule persiste donc une hétérogénéité déjà remarquée. La situation n’a pas aussi mal tourné que ce que je craignais, les pertes sont subcliniques et non identifiées par les éleveurs. La génisse suit le même schéma : elle ne fera pas ce qu’elle aurait pu, mais elle est vivante et fera quand même quelque chose !

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