Quelles alternatives au S-métolachlore pour le désherbage du maïs ?

Champ de maïs
En juillet 2024, les désherbants à base de S-métolachlore ne seront plus autorisés en maïs. (©Terre-net Média)

La chambre d’agriculture des Pays de la Loire et le réseau des Cuma travaillent pour trouver des alternatives au S-métolachlore pour le désherbage du maïs. En plus de la voie mécanique, des solutions chimiques sont envisageables, avec de bons résultats lors des essais.

A compter du 23 juillet 2024, le S-métolachlore ne sera plus autorisé pour le désherbage du maïs. Particulièrement soluble dans l’eau, la matière active à absorption racinaire était appréciée pour sa grande efficacité contre les graminées.

Le S-métolachlore est présent dans le Camix, Calibra, Domanis, Dual Gols, Safeneur et Alisea Gold. Ces produits ne sont plus disponibles sur le marché depuis le 23 avril 2024, et peuvent être utilisés jusqu’au 23 juillet 2024.

Des essais concluants avec les désherbants autorisés

Pour aider les éleveurs à s’adapter, la Chambre d’Agriculture des Pays de la Loire et l’Union des Cuma ont conduit un essai afin d’identifier les alternatives chimiques et mécaniques. « 16 modalités ont été testées à partir de 7 produits en dose pleine ou en mélange », explique Samuel Guis, conseiller agronomie à la chambre d’agriculture. « Nous avons choisi des molécules à large spectre, à absorption racinaire ou foliaire », poursuit l’expert.

Les produits ont été testés sur une parcelle déjà implantée en maïs l’année dernière. « Il y avait un fort potentiel de salissement », insiste Samuel Guis. Mercuriale, liseron, chénopodes, séneçons… Les dicotylédones ne manquent pas sur la parcelle du bassin du Layon, dans le Maine-et-Loire. Même constat avec les graminées, ou panic, sétaire et ray-grass côtoient le maïs. Et c’est justement ce qui rend l’essai intéressant. « Le témoin non-traité est très sale, avec une forte compétition actuellement sur un maïs au stade 8 feuilles ».

Et malgré l’absence de S-métolachlore, certaines modalités ont bien fonctionné. « Les modalités foliaires se sont démarquées, avec dans certains cas 95 % de réduction de salissement. Les modalités racinaires ont été mises à mal du fait du manque d’hygrométrie, et de température élevées après application », détaille Samuel Guis.

Miser sur le désherbage mécanique

Au delà des solutions chimiques, la voie mécanique n’est pas à négliger, poursuit Alexis Cochereau, animateur machinisme des réseaux Cuma. Pour l’expert, « on commence toujours par un désherbage mécanique, et ensuite on fait un rattrapage au pulvérisateur selon les besoins ».

Pour ce faire, commencer par un passage de herse étrille dans les trois jours qui suivent le semis de la culture. « C’est fondamental », insiste Alexis Cochereau. « Les adventices sont encore au stade filament, et c’est là qu’elles sont les plus faciles à éliminer ». Des passages répétés de herse étrille au stade 2-3 feuilles permettent de continuer cet effet d’agression sur les adventices.

Par la suite, si la parcelle est encore sale, il est possible de pulvériser pour maîtriser les dernières adventices.

« Le binage en autoguidage peut être une solution pour gagner en débit de chantier sur le désherbage mécanique » poursuit le conseiller. Mais pour réussir un binage, il faut réussir son semis. En bref, semer droit, avec un écartement régulier pour faciliter le passage de la machine. Car les bineuses dotées de caméras restent délicates à régler. « Pour du matériel en Cuma, mieux vaut mettre un chauffeur, ou un adhérent dédié sur la machine », conclut Alexis Cochereau.

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