Chez les Jakobsson, lait bio intensif et robots de traite font très bon ménage Par Robin Vergonjeanne Publié le 28/03/2014 JE M'ABONNE Lire plus tard Ajouter l’article à mes favoris Pour ajouter l’article à vos favoris identifiez-vous. Je me connecte Pour produire du lait biologique, les éleveurs suédois n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Les 120 vaches de la famille Jakobsson sont suivies de très près pour exprimer le meilleur de leur potentiel. Qui a dit que l’agriculture biologique rimait forcément avec un faible niveau de production ? En Suède, l’élevage laitier des Jakobsson prouve le contraire. Leurs résultats techniques sont étonnants : 9.000 litres/vache en moyenne à 37 g/l de TA, plus de 90 % de réussite en première IA, pas de mammites ni de cellules, pas d’antibiotiques, aucun veau mort,… mais comment font-ils ?Dans la famille Jakobsson, les rôles sont bien définis : Bengt, le père, s’occupe de l’alimentation et des 150 ha d’herbe, 50 ha de féveroles et céréales et 100 ha de forêt, accompagné par son fils Adam qui a également en charge la partie "machine" des deux robots de traite. Alexander, le fil aîné, est un véritable mordu de vaches. Il se consacre uniquement au soin des animaux, à la partie "élevage" des robots de traite et aux inséminations.Le bâtiment de nos rêvesBengt Jakobsson a choisi l’agriculture biologique depuis 1996 pour ne pas avoir à épandre de produits chimiques. Dans son secteur de Tranas, à 300 km au sud de Stockholm, près de la moitié de ses voisins éleveurs sont également en bio ; une filière qui représente aujourd’hui 12,5 % du lait du royaume. Avec un supplément de prix d’environ 80 €/1.000 litres, le système « bio intensif » séduit de plus en plus d’éleveurs suédois.« En 2010, lorsque j’ai su que mes fils s’installeraient avec moi, nous avons pris une feuille de papier et nous avons imaginé le bâtiment de nos rêves, puis nous sommes allés voir la banque. » Ce bâtiment, les éleveurs l’ont prévu évolutif. D’un côté du couloir d’alimentation, deux robots Delaval Vms traient 120 vaches ; l’autre côté abrite les génisses et taries et peut facilement être transformé pour accueillir un troisième robot. Les éleveurs ont d’ailleurs conçu les séparations de rangées de logettes en bois, moins chères que les murs en béton et nettement plus modulables. Par ailleurs, le bureau est chauffé grâce à l’eau chaude qui sort du pré-refroidisseur de lait.Robot et pâturage« Notre système biologique s’adapte parfaitement avec la traite robotisée. Grâce au logiciel, nous suivons les vaches de plus près », explique Alexander qui connait chacune de ses bêtes sur le bout des doigts. « Avec 60 vaches par robot, le pâturage ne nous pose pas de problème. Nous faisons un pâturage libre tournant sur 35 hectares divisés en six paddocks. » Les vaches y ont accès pendant cinq mois, de fin avril à septembre. Les éleveurs ne ferment pas le silo pour autant et continuent de distribuer une ration légère à l’auge. Ils ramènent l’ensemble du troupeau une fois par jour dans le bâtiment car les pâtures ne disposent pas d’abreuvoir.Un IVV de moins d’un anEn hiver, la ration est simple : mélange à volonté d’ensilage d’herbe et de féveroles cultivées sur la ferme, accompagné de cinq kilos de correcteur azoté biologique au robot. Les éleveurs cherchent plutôt à écrêter le pic de lactation afin de réduire le risque de cétose en début de lactation, bien que certaines vaches parviennent tout de même à monter jusqu’à 55 litres par jour.L’élevage obtient un intervalle vêlage-vêlage d’environ 350 jours. « Depuis six mois, j’insémine mes vaches entre 35 et 40 jours après le vêlage, et non à deux mois comme ce qui se fait habituellement » explique le jeune éleveur. « J’ai fait le bilan : un taux de réussite en première IA de 91 % sur mes vaches et pour l’instant j’atteins les 94 % de réussite sur génisses. » Selon lui, en inséminant plus tôt, le follicule, qui contient l’ovule, a été produit durant la période de tarissement, et non en début de lactation lorsque la vache présente une balance énergétique déficitaire.Trois mammites en deux ansQuestion sanitaire, l’élevage des Jakobsson est exemplaire : le taux cellulaire ne dépasse pas les 100.000 cellules. « Nous n’avons eu que trois mammites cliniques en deux ans et j’ai fait seulement deux traitement antibiotiques depuis un an » se félicite Alexander. « Pour les logettes sur matelas, nous utilisons de la paille hachée depuis plus de 10 ans avec succès. »Pas de problème non-plus du côté des veaux situés dans un autre bâtiment : « Tous les veaux boivent au moins 4 litres de colostrum le premier jour, et je n’hésite pas à les drencher si besoin. Je pèse systématiquement les colostrums et je congèle ceux de bonne qualité. »Augmenter la capacité d’ingestionIl y a cinq ans, l’élevage ne comptait que des Holsteins. Aujourd’hui, il est composé pour deux tiers de Rouges suédoises suite à l’achat de nombreuses génisses pour occuper la nouvelle stabulation. « Je trouve que les Rouges ont moins de problèmes de santé, de bonnes pattes, sont plus fertiles » estime Alexander. « Mais je regrette qu’elles manquent un peu de coffre pour augmenter l’ingestion d’ensilage d’herbe. D’ailleurs, sur mes Holsteins, je croise avec des doses canadiennes pour gagner en gabarit et obtenir des animaux plus éclatés. » Par Robin Vergonjeanne 2014 Mammites Pâturage Robot de traite Traite Reportages Élevage biologique Équipement Maladies Réagir à cet article
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