« L'AOP camembert, une vraie chance »

En référence à l'article paru en février 2012, permettez- moi de vous apporter un éclairage sur les motivations qui ont conduit l'Organisme de défense et de gestion de l'AOP camembert de Normandie, pleinement soutenu par les producteurs de lait, à porter plainte pour usurpation de notoriété contre les fabricants et distributeurs de camemberts « fabriqués en Normandie ».

La démarche de notre association a été longtemps et mûrement réfléchie, faisant suite à un dialogue instauré à notre initiative depuis deux ans avec les porteurs des principales marques incriminées qui, et nous le déplorons, n'a pas permis d'aboutir à un compromis, permettant de rétablir un certain équilibre économique entre les deux segments de la filière du camembert normand.

Aujourd'hui, il est devenu trop facile pour les industriels de produire du camembert « fabriqué en Normandie » qui ne répond à aucun cahier des charges, contrairement au camembert de Normandie AOP dont le cahier des charges s'est considérablement renforcé, tant au niveau de la production de lait que de la fabrication des fromages, et alors que l'image de la Normandie profite de la même façon aux deux fromages.

C'est une situation extrêmement déséquilibrée, dont il résulte une grande confusion chez les consommateurs, y compris normands, comme le témoigne une récente étude que nous avons fait mener. Elle indique que 90 % d'entre eux sont incapables d'identifier un camembert de Normandie AOP : parmi eux, la majorité identifie notre camembert de Normandie AOP aux principales marques de camembert « fabriqué en Normandie », qui ont construit leur image sur l'AOP et l'ont aujourd'hui quittée par opportunisme économique. Notre filière AOP souffre considérablement de cette confusion volontairement entretenue, avec des tonnages qui ont été presque divisés par trois en cinq ans. Aujourd'hui, ce niveau est trop faible pour assurer la pérennité de notre savoir-faire normand.

Or, les produits AOP sont les garants du maintien de l'activité économique sur l'ensemble du territoire normand. Une récente étude nationale montre que les filières AOP fournissent 2,8 emplois pour 100 000 l de lait transformé, contre 1 emploi pour une filière conventionnelle. Par le maintien de surfaces en herbe et bocagères, notre démarche favorise le respect de l'environnement et des paysages, ainsi que la sauvegarde de notre patrimoine culturel et gastronomique.

On voudrait nous accuser d'être responsables d'une éventuelle baisse du prix du lait en Normandie, alors que nous nous battons pour une meilleure valorisation de celui-ci et pour une maîtrise des volumes pour l'après-2015. Plutôt que de stigmatiser notre filière AOP, travaillons à différencier nos produits afin que l'image de la Normandie corresponde à la réalité. C'est ainsi que l'ensemble des producteurs normands pourront espérer ne pas être qu'un point de collecte dans une mondialisation grandissante et prétendre à une vraie valeur ajoutée !

BENOÎT DUVAL, PRÉSIDENT DE L'UNION DES ASSOCIATIONS DES PRODUCTEURS AOC BAS-NORMANDS

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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