Pour améliorer les rendements d’une luzernière et limiter le salissement, Arvalis s’est demandé s’il serait intéressant de sursemer du méteil à l’automne. Les essais montrent des résultats intéressants sur le plan agronomique et zootechnique mais limités économiquement si l’on doit acheter les semences de méteil.
Implanter un méteil dans une luzernière. Cette proposition a été testée par Arvalis et présentée par Silvère Gelineau, ingénieur spécialisé en fourrages, au cours du Sommet de l’élevage 2023. Les finalités sont multiples : limiter le salissement hivernal, améliorer la productivité de la parcelle, prolonger la vie de la luzerne et améliorer la qualité du fourrage.
Des essais ont été réalisés par Arvalis avec différentes modalités, y compris un semoir vide pour tester l’effet du semoir lui-même. L’objectif : tester l’impact de l’opération sur le salissement et sur la productivité et évaluer la différence de rendement.
Une alternance entre luzerne et méteil
Les essais ont été conduits entre 2021 et 2023 chez des agriculteurs. La luzerne a été semée et récoltée à l’automne de l’année N, de manière classique. Les méteils en sursemis ont ensuite été pratiqués dans la luzerne après la dernière coupe de l’été, entre le 1er et le 20 octobre de l’année N + 1. 10 à 30 tonnes de fumier ont été épandues, soit en début, soit en fin d’hiver. Les méteils ont été récoltés entre avril et mai, en ensilage ou en enrubannage.
Les semis ont été réalisés alors que la luzerne était haute de 4 à 20 cm, sans que cette disparité de taille n’induise une différence de résultats. De même en ce qui concerne le semoir : les sursemis ont été réalisés avec un outil à disques ou à dents. Les résultats ne montrent pas de différence d’effet sur la luzerne, ni sur le méteil, quel que soit le semoir employé.
Avec cet itinéraire technique, le méteil prend le dessus sur la luzerne au cours de l’hiver, quand elle est en dormance. Après la récolte du méteil, la luzerne recommence une phase végétative estivale normale. « Suivant les conditions climatiques de l’hiver, les céréales prennent le dessus sur les légumineuses ou l’inverse », explique Silvère Gelineau.
Concernant les méteils, trois mélanges ont été testés : du seigle fourrager et de la vesce commune, mélangés soit avec du trèfle incarnat, soit avec de la féverole, pour les deux premières. Du seigle seul a été utilisé pour la troisième modalité.
« Les effets sur le salissement, quant à eux, ne sont pas significatifs mais les tendances sont favorables », note Silvère Gelineau. Dans deux cas sur trois, une baisse du nombre des adventices a été observée. Ce sursemis, testé sur deux ans, est donc plutôt positif. Il reste à voir quels sont les effets de cette technique sur une durée plus longue.
Un intérêt économique sous condition
La coupe réalisée au printemps est un mélange de méteil et de luzerne. Deux tiers des essais ont montré des gains de rendements : entre 1,2 et 2,7 tonnes de matière sèche supplémentaire à l’hectare, selon les modalités. Mais une baisse de la MAT a été observée, que Silvère Gelineau attribue à un effet dilution de l’azote dans le rendement.
Économiquement, ce procédé a un coût de 333 € par hectare, s’il est réalisé avec des semences achetées. Il faut alors au moins trois tonnes de rendement à l’hectare pour que la technique soit rentable ; un niveau qui semble difficile atteindre au vu des essais réalisés par Arvalis. Mais les semences représentent à elles seules un coût de 250 €. Ainsi, si l’on dispose de semences fermières, la rentabilité peut être au rendez-vous.
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