
Dans un contexte inflationniste, les Français continuent de consommer des produits laitiers, se félicite la Fnil : malgré une hausse des prix de l’ordre de 15 %, les ventes reculent fin août de 0,5 % en volume, contre 4 % pour l’ensemble des produits alimentaires. Dans le détail, le beurre et les fromages AOP à la coupe sont impactés par des baisses de 7 à 8 %, tandis que la crème et le fromage en libre-service sont en hausse : « Cela traduit davantage un changement d’habitudes, analyse le P.-D.G. de la Fnil François-Xavier Huard. Face à l’inflation, on assiste plutôt à une baisse en gamme des achats vers les MDD. »
Pour les industriels, l’enjeu est de préserver cet équilibre entre la juste rémunération des producteurs et des prix accessibles pour le consommateur, alors que les importations de produits laitiers s’envolent. Or le gouvernement a décidé d’avancer les négociations commerciales annuelles avec la distribution, pour contenir l’inflation alimentaire. Équation difficile avec des charges qui restent élevées, qu’il s’agisse de l’énergie, des emballages, des salaires (+ 10 % en deux ans) et de la matière première, à l’heure où la France est l’un des pays qui paient le mieux le lait, souligne le dirigeant de la Fnil. « La transformation laitière est une industrie de volume, avec des taux de marge nette habituellement faibles, entre 1 et 3 %, qui se resserrent de plus en plus. Bruno Le Maire attend une baisse de 5 à 10 % des prix. Cela paraît difficile à envisager d’ici à décembre sans remettre en cause le prix du lait payé aux producteurs. »
Les produits laitiers exemptés comme en avril ?
Préoccupés par le recul de la collecte, les transformateurs laitiers souhaitent être exemptés de la réouverture anticipée des négociations. « Nous avons demandé à rencontrer Bercy pour que cette réalité soit prise en compte. La défense du pouvoir d’achat doit se faire avec discernement. On ne pourra pas revenir à des prix d’avant-crise, destructeurs de valeur pour nos filières. »
Ceci d’autant plus que les industriels se sont engagés financièrement pour répondre à l’objectif d’une réduction de 35 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. « Les entreprises doivent conserver leur capacité d’autofinancement sinon nous n’y parviendrons pas. » Avec des marges nettes annoncées en recul de 20 à 30 % depuis 2021, le message semble aussi s’adresser aux organisations de producteurs : les laiteries n’ont plus de marges de manœuvre.
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