Qui s’installe aujourd’hui en agriculture ?

Agriculteur dans un tracteur
5 projets de recherche se sont penchés sur cette question. (Re)découvrez les articles correspondants ! (©stockbusters, Adobe Stock)

Leurs profils et parcours, mais aussi les projets, systèmes, structures et gouvernance d’exploitations qu’ils mettent en place, et plus largement les transformations qu’ils amènent à l’agriculture : 5 projets de recherche ont été menés en 2024, à l’initiative du ministère de l’agriculture, pour mieux connaître les jeunes agriculteurs qui s’installent aujourd’hui, et ont fait l’objet de plusieurs articles sur Terre-net, à découvrir ou redécouvrir…

Installations plus tardives, hausse des reconversions vers l’agriculture et, pour les enfants d’exploitants, des expériences dans d’autres domaines d’activité avant de revenir s’installer dans le secteur agricole : l’étude Agrinovo a pour but de mieux appréhender le profil des nouveaux agriculteurs, en fonction de leur origine sociale, leurs parcours et leur manière d’exercer le métier. L’étude invite à s’affranchir des oppositions habituelles « issus du milieu agricole » d’un côté et « Nima » de l’autre, ou « reprise familiale » versus « hors cadre familial ».

Le projet de recherche Renouvagri montre, en effet, que la réalité est aujourd’hui plus complexe que ne le laisse penser cette classification existant maintenant depuis plusieurs années. Il va même plus loin en se demandant si elle n’est pas devenue obsolète, et pose carrément la question : peut-on encore parler de « non issus du milieu agricole » ?

Quelle charge de travail et revenu pour les Nima ?

Les profils et trajectoires des nouveaux installés en agriculture font l’objet de divers travaux, dont ceux qui viennent d’être cités, les projets entrepreneuriaux et organisations de production qu’ils mettent en œuvre beaucoup moins. Le travail de recherche Agridinamo s’est intéressé à cette thématique, en plus des deux premières, notamment pour les installations hors cadre familial et de personnes non issues du milieu agricole.

Temps de travail et rémunération, deux aspects généralement perçus négativement dans le métier d’agriculteur, qui freinent les envies et motivations à l’exercer. Comment se situent les personnes qui se reconvertissent dans l’agricole, notamment les Nima, niveau charge de travail et revenu ? Terre-net vous propose deux zooms sur ces thèmes.

Retour à la terre : qui sont ces actifs en quête de reconversion agricole ? Qu’est-ce qui les pousse à tenter l’aventure ? Un article, repris de The Conversation, s’interrogeait également sur ce sujet. Il identifie des « déclassés », des « désenchantés » et des « détachés ». À l’image des groupes de jeunes installés en agriculture mis en évidence dans l’analyse Renouvagri : « en déclassement social », « en exit professionnel », « en mobilité sociale ascendante », « avec vocation agricole précoce ».

Focus sur les agricultrices

Le dernier des cinq projets de recherche, nommé Trajectoires, se focalise sur les jeunes agricultrices avec l’objectif « d’analyser les spécificités liées au genre » dans l’exercice et l’accès à cette profession. Parmi les principaux résultats : « Les productrices rencontrées expriment le souhait d’un repositionnement par rapport au travail et à leurs valeurs. » Elles insistent sur leur volonté « d’articuler mode de vie à la campagne et projet agricole, montrant que l’installation relève autant d’un choix productif que de vie, intégrant les dimensions résidentielles et familiales ».

« Lorsque le projet agricole ne correspond pas à l’offre d’exploitations disponibles ou ne peut être mis en œuvre faute de capitaux, l’installation se déroule souvent en deux temps : le conjoint s’installe d’abord et la conjointe le rejoint après quelques années. Cette temporalité différée traduit une stratégie d’ajustement face à la précarité économique des débuts du projet. Pendant les premières années, l’emploi salarié de la conjointe permet de couvrir les besoins du foyer et parfois d’investir dans l’exploitation. »

Face aux difficultés, d’accès au foncier et aux financements en particulier, certaines futures installées « revoient alors leur projet à la baisse et s’accommodent de conditions inadéquates, rendant leur réussite périlleuse ». « Les agricultrices interviewées disposent toutes d’un statut déclaré (cheffe d’exploitation, associée, conjointe collaboratrice), mais celui-ci ne garantit ni l’égalité dans le couple ni une reconnaissance pleine et entière. » Par exemple : « le soutien des femmes est attendu et invisibilisé mais celui des hommes demeure très variable. »

Par ailleurs, les hommes « s’approprient progressivement » les activités de transformation et de commercialisation, auparavant davantage gérées par les femmes, « avec à la clé une reconnaissance sociale et économique accrue », alors que « les agricultrices peinent encore à être considérées comme des cheffes d’exploitation à part entière ».

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