Au salon Tech’Élevage, en novembre, ont été présentés en avant-première les résultats d’une enquête menée en Vendée auprès de près de 90 repreneurs potentiels et une dizaine de cédants. Ceci afin d’avoir le regard, d’un côté comme de l’autre, sur plusieurs thématiques, du milieu d’origine au projet d’installation/transmission.
Milieu d’origine
Ne sont pas issus du milieu agricole, 40 % des porteurs de projets et 15 % des cédants.
« Cela explique la différence de points de vue et d’expérience observée sur le terrain. Il est importance d’en avoir conscience car ces deux publics doivent réussir à se parler et se comprendre », fait remarquer Jean-Philippe Arnaud, conseiller transmission/installation à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire.
L’installation et la transmission : à quelle échéance ?
Pour les porteurs de projets, 43 % prévoient de s’installer dans plus de 5 ans, 31 % dans 3 à 5 ans, et 26 % d’ici 2 ans.
Côté cédants, 40 % envisagent de transmettre l’exploitation dans plus de 5 ans, 30 % dans 3 à 5 ans, et 30 % d’ici 2 ans.
Sur ce plan, les uns et les autres sont plutôt raccord.
Distance entre la ferme et la maison d’habitation
Chez les porteurs de projets, 48 % souhaitent habiter entre 200 m et 1 km de l’exploitation, 31 % à plus de 1 km et 21 % à moins de 200 m.
Alors que les cédants logent, à 70 %, à moins de 200 m et, à 30 %, entre 200 m et 1 km.
Sur ce point, les souhaits des repreneurs ne correspondent pas complètement aux fermes à reprendre. « Avant, les exploitations étaient construites autour de la sphère familiale, donc de la maison d’habitation. Mais aujourd’hui, les repreneurs se détachent de ce modèle pour pouvoir couper plus facilement, mieux équilibrer vie pro et perso, et avoir des loisirs. »
Il aurait fallu demander, aux cédants, s’ils veulent garder ou non leur logement, fait remarquer François Beaupère, président de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. « Certes, ils y sont attachés », mais leur présence sur le site peut les empêcher de prendre la distance nécessaire vis-à-vis de l’exploitation, qui n’est plus la leur, et de laisser à leur successeur l’autonomie dont il a besoin. « Cet élément peut être bloquant pour ce dernier. »
Les 2 attentes principales lors de l’installation
Concernant les porteurs de projets : vivre ma passion (30 % des répondants), avoir un revenu rémunérateur (30 %), à égalité avec la qualité de vie (30 %), être autonome dans la gestion du travail (15 %), travailler en harmonie avec la nature (7 %), à égalité avec participer à la production alimentaire du territoire (7 %).
De ce que peuvent se souvenir les cédants : avoir un revenu rémunérateur (40 %), vivre ma passion (38 %), avoir une bonne qualité de vie (15 %), être autonome dans la gestion du travail (8 %).
Les objectifs sont globalement les mêmes d’une génération à l’autre : vivre sa passion, avoir un revenu rémunérateur et une bonne qualité de vie, être autonome dans la gestion du travail. Pouvoir vivre sa passion semble encore plus important actuellement, à parité avec le revenu, alors que pour les futurs retraités agricoles, celui-ci arrivait en premier.
S’associer ou non
70 % des porteurs de projets cherchent à s’installer en société, 46 % des cédants à s’associer avec leur repreneur dans un premier temps contre 54 % qui espèrent céder l’intégralité de leur structure. « Dans le département, les installations sociétaires sont majoritaires historiquement », précise Jean-Philippe Arnaud.
Changements possibles sur l’exploitation
66 % des repreneurs potentiels escomptent développer un nouveau projet sur la ferme, 34 % projetant de la reprendre à l’identique.
77 % des cédants se disent prêts à accepter des changements de la part de leur successeur pour faciliter la transmission de l’exploitation, 23 % y sont opposés. Une ouverture d’esprit qui devrait permettre aux porteurs de projets de s’approprier et s’épanouir plus vite au sein de leur entreprise, parce qu’ils peuvent l’adapter à leurs besoins et façons de voir les choses.
L’installation, la transmission : un enjeu pour le territoire ?
Les candidats à l’installation en agriculture ont répondu « oui », par ordre de priorité, pour : produire de l’alimentation (31 %), maintenir un dynamisme local (22 %), entretenir le paysage (21 %), soutenir l’activité économique du territoire (15 %), créer des liens sociaux (11 %).
Les agriculteurs bientôt à la retraite, quant à eux, pour : maintenir un dynamisme local (38 %), produire de l’alimentation (35 %), puis soutenir l’activité économique du territoire (15 %), entretenir le paysage (11 %), créer des liens sociaux (4 %).
Si les visions sont proches, ces derniers paraissent plus sensibles au dynamisme local et à l’alimentation des populations, les premiers à l’entretien des paysages et la création de liens sociaux.
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