Dans un environnement plus instable et plus complexe, la gestion des risques devient indispensable. En particulier pour les jeunes dont les marges de manœuvre financières sont limitées.
Gérer une entreprise n’a jamais été un long fleuve tranquille. Outre une bonne combinaison et optimisation des facteurs de production, il faut en permanence réagir et faire face aux imprévus de tout ordre. « Le risque zéro n’existe pas, rappelle Hervé Magnier de la direction des métiers du conseil chez Cerfrance Champagne — Nord Est — Ile de France. Il est inhérent à toute entreprise. Il n’est pas propre au monde agricole. Dans d’autres secteurs d’activité, la cybersécurité constitue ainsi un risque énorme. »
En agriculture, les risques à court terme liés au climat (grêle, inondation, sécheresse…), à l’évolution des marchés (produits et matières premières), à la réglementation (état, environnement…), aux crises sanitaires obligent les chefs d’exploitation à adapter leurs pratiques, ce qui souvent alourdit leur charge de travail. Ils sont sources d’inquiétude. « Mais les risques majeurs qui impactent le plus l’avenir de l’entreprise sur le long terme sont la perte de « l’homme clé » et/ou l’accident d’un salarié », constate Hervé Magnier.
Anticiper le risque
Face aux risques, la première étape consiste à définir le contexte propre à l’exploitation ainsi que sa singularité. La seconde vise à apprécier, à identifier et à évaluer les risques les plus critiques, ceux dont la probabilité est la plus grande et dont les conséquences les plus graves. « Dans cette analyse, l’humain est au centre, souligne le représentant de Cerfrance. Le danger est en effet perçu différemment selon les personnes et leur sensibilité au risque », continue Hervé Magnier.
Le traitement du risque s’opère par anticipation et par l’élaboration d’un plan d’action. Face à chaque risque, le chef d’entreprise peut adopter un comportement différent : il peut essayer de l’anticiper, en diversifiant son assolement ou ses activités, en construisant un bâtiment adapté au changement climatique. Il peut aussi le transférer à un tiers (souscription d’une assurance aléas climatiques). Il peut décider de l’assumer lui-même grâce à sa trésorerie ou son épargne.
« Les arbitrages à effectuer entre les différentes solutions sont propres à l’entreprise et à la personnalité de son dirigeant. Ils doivent tenir compte du degré de vulnérabilité et de la capacité de résilience de l’exploitation, ainsi que du niveau d’aversion au risque de la personne », explique-t-il.
Menace ou opportunité ?
Menace potentielle, le risque peut aussi constituer une opportunité. Grâce à l’apprentissage de l’appréhension du changement, la prise de risques peut être utilisée comme levier de performance de l’entreprise. Menace dans certaines zones géographiques, le changement climatique peut ainsi être une source de développement pour d’autres.
L’exposition aux risques des jeunes agriculteurs, comme la grêle, n’est a priori pas plus importante. Mais celui-ci est plus vulnérable par ses engagements financiers (prêts), son budget déjà serré et sa situation encore en cours d’apprentissage (maîtrise technique et économique, constitution d’un réseau relationnel et partenarial). Pressés de s’installer, insuffisamment matures parfois, certains d’entre eux ont tendance à sous-évaluer la charge de travail et les besoins en fonds de roulement. Avec l’augmentation de la taille des exploitations, la hausse des taux d’intérêt et l’allongement de la durée des prêts, le niveau de risques s’est accru. Il est donc important de gérer les risques sur l’exploitation dès l’installation.
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