Remplacer son père, parti en retraite, pour transmettre plus tard son élevage laitier, à l'un de ses enfants comme il aimerait : tel est l'objectif que s'est fixé Aymeric. Pour cela, il a essayé l'association, puis l'apprentissage, avant de prendre la décision de s'associer avec sa seconde apprentie, Michèle, à qui il a su « transmettre sa passion des vaches laitières et donner envie de s'investir sur la ferme ».
Aymeric Sangla est la troisième génération d'éleveurs sur l'exploitation familiale, à La Bastide-Clairance dans les Pyrénées-Atlantiques. Depuis 1999, il était associé en Gaec avec son père, jusqu'à ce dernier parte à la retraite en 2006. Pour « pérenniser l'exploitation » dans l'objectif plus tard de « transmettre l'élevage », à ses enfants il l'espère, et parce qu'il y a du travail pour deux, il a tout de suite chercher à remplacer son départ. Un hors cadre familial a rejoint la ferme dès 2007, pendant 10 ans. Puis une apprentie, de 2018 à 2020, suivie d'une deuxième les deux années d'après.
« La bonne personne avant l'installation potentielle d'un de mes enfants »
« Satisfait de cette première embauche, j’ai renouvelé l’expérience avec Michèle », explique-t-il. Aujourd'hui, ils sont en cours d'association. « Après avoir travaillé deux ans avec elle, son dynamisme, son implication et son attachement aux animaux me laissent penser que c'est la bonne personne pour faire le lien jusqu'à l'installation potentielle d'un ou plusieurs de mes trois enfants, âgés de 12, 10 et 5 ans », détaille le producteur.
Pourtant, elle n'avait aucune expérience en bovins lait. Mais Aymeric a su lui « transmettre sa passion pour les vaches laitières », fait-elle remarquer. « Élever des animaux est un métier gratifiant, grâce à la relation que l'on noue avec eux, et cela m’a donné l’envie de m’investir sur cette ferme », met-elle en avant.
Le troupeau, de race Prim'holstein, regroupe 60 vaches à la traite et 55 génisses de renouvellement, sur 60 ha, dont 33 ha de prairies, 20 ha de cultures céréalières et 7 ha de jachères environnement faune sauvage (JEFS). Depuis trois ans, des couverts végétaux (seigle, vesce, trèfle…) sont implantés derrière les céréales. « Suite au départ en retraite d’un voisin, nous pouvons étoffer notre parcellaire d’une vingtaine d’hectares, et ainsi semer 5 ha de luzerne et augmenter le pâturage des génisses », précisent les futurs associés.
Le lait est livré à deux laiteries, Danone, acheteur historique et Bastidarra, pour 30 % du volume, qui fabrique une large gamme de produits artisanaux dans le Pays basque, à 5 km de l'exploitation. Avant de créer leur société, en plus de l'étude technico-économique, les éleveurs ont souhaité mesurer l'impact carbone de l'élevage, en réalisant un diagnostic Cap'2ER et en intégrant également le programme environnemental "Les 2 pieds sur Terre" parrainé par Danone.
Deux leviers d’action sont ressortis pour réduire l'empreinte carbone de 0,95 kg eq. CO2 par litre de lait à 0,85 kg, soit 72 t de CO2 de moins émises par an (- 10 %). L'un consiste à diminuer l'effectif de génisses et l'âge au vêlage, l'autre à accroître l'autonomie alimentaire et les surfaces pâturées. « L'objectif est de passer de 28 à 24 mois au premier vêlage. En faisant vêler les bêtes plus tôt, on réduit leurs émissions de méthane, indiquent les producteurs », qui veulent aussi limiter les achats d’aliments à l'extérieur.
Pour avancer l'âge au premier vêlage, ils envisagent « d'optimiser dès la naissance la croissance et le bien-être des génisses », en construisant une nouvelle nurserie. Afin d'être plus autonomes au niveau de l'alimentation du cheptel, en baissant l'impact carbone, ils projettent, en plus des 5 ha de luzerne, de sursemer des légumineuses dans 15 ha de prairies.
Un investissement global de près de 24 000 € (16 000 € pour la nurserie et 7 685 € pour l'autonomie alimentaire précisément) pour lequel l'exploitation a sollicité un financement participatif sur la plateforme Miimosa. À l'atteinte du premier palier, 1 000 €, Danone a apporté une contribution de 7 500 €, puisque l'EARL des Barthes est engagée dans la démarche "Les Deux Pieds sur Terre". Le deuxième palier a, lui, été fixé à 3 000 €. Au total, la collecte, clôturée début avril, a permis de récolter un peu plus de 10 000 €. Restera donc 13 500 € environ à autofinancer.
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