
À 30 ans, Julie Collin-Renard s’épanouit dans son nouveau métier d’éleveuse. Il y a cinq ans, elle est devenue la troisième associée d’un Gaec en lait bio.
« J e ne regrette pas mon choix, je m’éclate dans mon métier ». Le sourire vient confirmer les dires. À 30 ans, Julie Collin-Renard est agricultrice et fière de son choix. Un choix d’installation dû au hasard d’une rencontre. « Mes parents ne sont pas agriculteurs. Même si l’élevage m’a toujours passionné, je n’avais pas de projet d’installation », retrace la jeune femme. Après son BTS productions animales en Normandie, elle devient contrôleuse laitière en Ille-et-Vilaine et suit pendant trois ans la ferme où elle s’est finalement installée, à Bains-sur-Oust, au sud du département, en bordure du marais de Redon.
« Je connaissais la façon de travailler de Bruno et Jean-Marc, leur approche du métier me plaisait. Au niveau économique, les chiffres me montraient bien que ça marchait. Je savais aussi que techniquement sur l’élevage je pouvais apporter un plus. » C’est à la fois sur ses compétences et le bon feeling entre les trois futurs associés que l’installation s’est décidée. « Bruno et Jean-Marc étaient au taquet en termes de temps de travail. Ils avaient envie de se dégager du temps pour leurs engagements et aussi pour leur vie familiale. » Installés depuis 15 ans, Bruno Martel et Jean-Marc Riot se posaient des questions : changer leur organisation, embaucher un salarié, proposer à un jeune de s’associer. « Mes compétences les intéressaient et ils m’ont proposé de m’associer », se souvient Julie, dont l’installation se fera sans reprise d’hectares, ni de lait mais avec le challenge d’améliorer la productivité du troupeau pour dégager un troisième salaire. « Je me suis installée en reprenant 15 % des parts sociales. »
Julie s’est installée en 2012 à 25 ans. « Quand je me suis installée, mon bébé avait trois mois et depuis j’ai eu un deuxième petit garçon ». En étant jeune mère de famille, on pourrait regretter un poste salarié. « Pour Bruno et Jean-Marc l’équilibre entre le boulot et la vie de famille a toujours été une priorité. Ça me convenait comme approche », apprécie Julie. Alors les trois associés organisent leur travail : 7h-18h, deux week-ends libres sur trois et quatre semaines de vacances. « Ça nous oblige à être efficaces. » Cette efficacité leur permet de produire 850 000 litres de lait bio dans un système herbager (voir encadré). « On assume notre côté bio productif, sourit Julie. On peut être en bio mais rechercher les performances technico-économiques. »
LE JUSTE ÉQUILIBRE TRAVAIL/VIE FAMILIALE
Avec son expérience de contrôleuse laitière, les missions de la jeune femme se sont concentrées sur le troupeau, sa reproduction, la qualité du lait. « On est à une production moyenne de 6 500 kg. Notre objectif à 5 ans est d’arriver à 8 000 », ambitionne la jeune éleveuse. Jean-Marc s’occupe des cultures et de l’affouragement en vert, Bruno et Julie du troupeau et des génisses. « Comme on n’a qu’un seul atelier, on travaille forcément ensemble et on prend les décisions à trois. On se complète. J’ai un regard plus technique, les garçons plus économique. » Cette technicité, Julie la partage avec des élèves en bac pro CGEA, à l’Issat de Redon auxquels elle dispense de 6 à 10h de cours chaque semaine. « Le lycée est en pleine ville. Notre ferme est leur support pédagogique. Ça permet de leur montrer que le bio est moderne. »
À la question de comment se sent-elle après cinq ans d’installation, une crise laitière et la naissance de deux enfants, Julie répond « épanouie. C’est valorisant d’avoir apporté mes compétences à cette exploitation, d’y avoir trouvé ma place. Je me suis lancée car j’avais confiance dans mes associés, dans la structure. » Et les trois associés fourmillent de projets : créer un site d’élevage de génisses, construction d’une salle et aménagement de l’exploitation pour des usages pédagogiques, anticipation, d’ici 10 ans des enfants de Bruno et Jean-Marc.
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