« Le changement climatique rend difficile les premières coupes d'herbe », explique Pierre Vergiat de la chambre d'agriculture de la Loire qui poursuit : « pourtant, une récolte au bon stade est primordiale pour assurer de bonnes valeurs alimentaires. » Pour lui, il y a alors deux fondamentaux : la hauteur de coupe et le réglage de la faucheuse.
7 cm de hauteur, ni plus ni moins
L'expert rappelle : « L'objectif est d'atteindre rapidement 30 à 35 % de MS pour limiter les pertes par jus et obtenir une bonne conservation de l'ensilage. »
« La hauteur de fauche idéale s'élève à 7 cm », affirme-t-il. Comparée à une coupe à 5 cm, cette hauteur permet effectivement un gain d'1 t de MS/ha sur l'ensemble de la saison. De la même façon, les valeurs alimentaires sont meilleures : + 1 point de MAT par rapport à une fauche rase.
De cette façon, il y a aussi moins de risque d'accrocher des pierres ou de la terre avec le matériel et le séchage sera plus rapide. « Une fauche à 7 cm assure aussi une certaine pérennité de la prairie car à cette hauteur, on n'attaque pas les réserves des graminées », complète Pierre Vergiat.
Bien régler sa faucheuse
« Il est important de prendre le temps de régler sa faucheuse, même si le matériel est en Cuma, il faut y penser. À noter aussi : bien vérifier l'affutage des couteaux. » Ensuite, chaque technique de fauche a ses caractéristiques mais pour un séchage optimal, Pierre Vergiat affirme que le meilleur compromis reste la fauche à plat à 7 cm et le fanage 3 heures après la fauche.
Ci-dessous les résultats d'un essai mené dans la Loire en 2020 sur une prairie multi-espèces :
Connaitre les débits et coûts de chantier
Concernant le matériel de fauche, Fabrice Maitrot de Cuma Bourgogne-Franche-Comté affirme qu'il subit lui aussi une inflation (environ 2,5 % par an, soit un peu moins que le reste du parc matériel agricole). « C'est pourtant le matériel qui a la plus forte décote, avec une durée moyenne de détention de 7 à 8 ans. C'est de l'équipement qui demande quand même pas mal d'entretien, représentant environ 15 % de ses charges (derrière l'amortissement qui tourne à 75 %). »
Pour lui, il est donc important de connaître les coûts de chantier. « Concernant le débit, il faut prendre en compte le transport routier car il fait chuter d'environ 25 % les chiffres annoncés par les constructeurs. » Il cite quelques exemples dans le tableau ci-dessous :
Enfin, le coût du chantier dépendra principalement du matériel de fauche choisi dont voici un tableau comparatif (données Cuma Bourgogne-Franche-Comté - 250 ha/an, amortissement 7 ans, GNR 0,7 €/l) :
Frontale 3,2 m + portée latérale 3 m + tracteur 120 ch | Conditionneuse frontale 3,2 m + conditionneuse portée latérale 3 m + tracteur 140 ch | Traînée 5 m + tracteur 120 ch | |
Coût machine | 18,3 €/ha | 22,2 €/ha | 16,6 €/ha |
Coût tracteur (500 h/an) | 20 €/h | 21 €/h | 20 €/h |
Coût carburant | 13,5 €/h | 16,5 €/h | 13,5 €/h |
Coût total parcelle avec MO + carburant | 31,7 €/ha | 36,5 €/ha | 32,8 €/ha |
Coût total parcelle + transport avec MO + carburant | 36,1 €/ha | 41,4 €/ha | 37,2 €/ha |