« NOUS AVONS FIXÉ TROIS PRIORITÉS POUR L'ENVIRONNEMENT »

De gauche à droite, Matthieu Baril le salarié, Jean-Guy, Michel et Dominique Saillard, associés en Gaec.© J.-C.-B.
De gauche à droite, Matthieu Baril le salarié, Jean-Guy, Michel et Dominique Saillard, associés en Gaec.© J.-C.-B. (©)

Engagé dans une certification Iso 14 001, le Gaec Saillard a défini un plan d'actions et vise trois objectifs prioritaires sur les cultures, la gestion des déchets et le stockage du gasoil non-routier et des produits de nettoyage.

NOUS AVONS DÉJÀ PRIS DES MESURES EN FAVEUR DE L'ENVIRONNEMENT. Mais la certification Iso 14 001 nous a permis de découvrir qu'il y avait encore du chemin à faire ! », souligne Jean-Guy Saillard. Il est en Gaec avec sa soeur Dominique et son frère Michel à Villebadin, dans l'Orne. Matthieu Baril, salarié de l'exploitation, est également associé à la démarche.

En 2010, le diagnostic préalable de l'exploitation a permis de faire le point sur les impacts de l'activité sur l'environnement, la conformité à la réglementation et la mise en place d'indicateurs. Un plan d'actions a été défini et conforté par plusieurs journées de formation et d'échanges au sein de l'association Terre de Basse-Normandie (voir encadré). En juin dernier, concrétisant deux années de travail, le Gaec a reçu sa certification environnementale Iso 14 001. « Mais cela ne veut pas dire pour autant que tout est terminé, ajoute Dominique Saillard. Le but est de se fixer de nouveaux objectifs lorsque les premiers sont atteints. »

Le Gaec a d'abord défini trois priorités. La première est la bonne tenue des enregistrements de traçabilité culturale. Déjà formé Certiphyto et adhérent d'un groupe cultures de la chambre d'agriculture, Jean-Guy est responsable des productions végétales au sein du Gaec et déjà sensibilisé à la réduction des intrants sur les céréales : « L'objectif est d'aller plus loin dans l'estimation des rendements, le cubage des silos et la consommation de gasoil, afin d'avoir une approche parchantier. Pour réduire notre dépendance en protéines, nous avons introduit l'an dernier 9 ha de luzerne récoltée en enrubannage. » Pour diminuer les dépenses de carburant mais aussi développer une approche plus agronomique, les techniques culturales simplifiées sont appliquées pour tous les semis de céréales, le labour étant réservé aux cultures de printemps.

« UNE PLATE-FORME DE RÉTENTION EST EN PROJET »

Le stockage du gasoil a également fait l'objet d'améliorations. « La cuve était déjà placée dans un bassin de rétention, explique Jean-Guy. Mais nous avons remplacé le soutirage par le bas par un pompage par le haut avec un clapet de sécurité. » Bien affichées près de la cuve, on retrouve les fiches de données de sécurité et les consignes à suivre en cas d'urgence. Des gants et un seau rempli de sciure sont également disponibles. Néanmoins, le risque d'écoulement accidentel vers un fossé voisin demeure. « Nous avons prévu d'aménager une plate-forme de rétention avec un séparateur d'hydrocarbure, rappelle Jean-Guy. De plus, nous allons installer un bac débourbeur et déshuileur pour le matériel qui permettra de sécuriser toute la cour. L'ensemble devrait coûter près de 8 500 . En attendant, nous avons prévu de stopper toute pollution vers le fossé à l'aide de ballots de paille. »

« LES FICHES DE SÉCURITÉ DE CHAQUE PRODUIT SONT DISPONIBLES »

Responsable des vaches laitières, Michel Saillard accorde la même attention au stockage des produits lessiviels : « Les produits acides sont bien séparés des produits basiques et placés dans des bacs de rétention. Les consignes d'utilisation sont affichées et les fiches de sécurité de chaque produit sont disponibles. » Gants et lunettes sont également présents. À côté se trouve le réfrigérateur des produits vétérinaires. « Un logiciel informatique a remplacé le carnet en papier, dit Michel. Il permet de tenir le cahier sanitaire et de gérer les stocks. Nous connaissons l'utilisation réelle des médicaments et détectons facilement les produits périmés. Nous avons également des messages d'alerte pour les interventions. Dommage que le cahier sanitaire du robot soit différent de celui de l'ensemble du troupeau. Cela fait double emploi. » Pour les déchets, le Gaec est déjà engagé dans la démarche Adivalor pour les emballages de phytosanitaires, les bidons de produits de nettoyage, les bâches, les big-bags et bientôt les sacs en papier. Un local de tri a été spécialement aménagé. Cartons, métaux et plastiques sont évacués vers la décharge locale. Un bac est réservé aux aérosols, un autre aux solides souillés : chiffons, filtres à huile, cartouches et bidons de graisse vides… Près de la cuve à gasoil sont également stockées les huiles usagées. En tout, 3 350 € ont été dépensés pour le tri des déchets, le stockage des hydrocarbures et des produits lessiviels, et l'achat d'extincteurs.

« NOUS AVONS RÉALISÉ DES TESTS AVEC LES POMPIERS »

Pour s'assurer de la pertinence des aménagements et des consignes, des tests de situation d'urgence ont été réalisés avec, dans certains cas, la participation des pompiers. « Nous avons simulé le débordement du pulvérisateur lors de son remplissage, la pollution du fossé par les hydrocarbures, ou encore le tuyau cassé lors de la collecte du lait, explique Dominique Saillard. Cela permet de formaliser les mesures à prendre. »

De son côté, Matthieu Baril a participé avec d'autres salariés à une formation sur la gestion de crise, le risque d'incendie et les premiers secours.

JEAN-CLAUDE BALLANDONNE

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

« L’IA ne remplace pas notre métier, elle le facilite »

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