CHAQUE ANNÉE, DÈS LE DÉBUT DE L'ÉTÉ, des avortements se produisent, pour la plupart après le sixième mois de gestation.
Généralement, l'expulsion du veau mort ne pose pas de problèmes car la préparation de la vache se fait à peu près normalement. Mais l'avortement est surtout le signe d'un problème sanitaire de la mère ou du troupeau. Les mortalités embryonnaires avant 40 jours de gestation sont souvent la conséquence d'un déséquilibre alimentaire (excès d'azote soluble de la jeune herbe de printemps) ou d'un passage de BVD. Les soi-disant coups de tête ou autres traumatismes sont souvent imaginés par les éleveurs. Ils aboutissent rarement à un avortement et sont plutôt un prétexte pour se rassurer, à tort.
ISOLER LES FEMELLES
Alors que l'on entend à nouveau parler de la brucellose, il faut se souvenir que de nombreuses autres maladies abortives sont contagieuses et pas si rares qu'on le croit : fièvre Q, chlamydiose, BVD… Mieux vaut s'en préoccuper avant la répétition des cas. En Lorraine, l'incidence de la néosporose semble bien plus faible qu'ailleurs en France.
Cette année, il faudra en plus composer avec la maladie de Schmallenberg qui produit des avortements après huit mois et des malformations majeures des veaux rendant la mise bas difficile. Généralement, ce sont les avortons, les délivrances et liquides de vêlage qui sont contaminants. Pour éviter la contagion, il faut absolument isoler la femelle ayant avorté jusqu'au résultat de l'analyse de sang obligatoire. La visite gratuite du vétérinaire permet en plus de s'assurer qu'il ne reste pas un morceau de placenta ou un second avorton qui risqueraient de compromettre la bonne santé de la vache. L'administration considère qu'un cheptel bien tenu doit déclarer tous les avortements. Un éleveur qui ne le fait pas pourrait être gravement mis en cause si une épidémie venait à contaminer un cheptel voisin.
VACCINATION AU CAS PAR CAS
On peut rechercher différentes maladies à partir d'une analyse de sang. Celle qui reste gratuite est la brucellose. Si des analyses complémentaires sont nécessaires, il est judicieux de demander à son GDS s'il dispose d'un accompagnement financier, en particulier lorsque plusieurs animaux doivent être prélevés et/ou si des analyses sur l'avorton par PCR sont recommandées, car leur coût peut rapidement s'avérer élevé.
La prévention des avortements est liée à leur cause et aucune recette miracle ne s'applique.
La plus simple et efficace est l'élimination et la destruction rapide des avortons, du placenta et des écoulements utérins des vaches avortées. Cela limite les risques de propagation aux autres gestantes. Il faut envisager une vaccination spécifique au cas par cas pour la fièvre Q, la chlamydiose ou la BVD.
Les vaccinations ne peuvent avoir qu'un caractère préventif afin de limiter les avortements de la saison de reproduction suivante. Par contre, des traitements antibiotiques sont prescrits pour limiter les dégâts lors d'avortements à chlamydia et fièvre Q. Attention aussi au risque pour la santé humaine en cas d'avortements dus à la brucellose et à la fièvre Q. Lors des vêlages, même normaux, et surtout des avortements, il convient toujours de se protéger avec des gants.
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