
Plus que jamais en cette année favorable aux parasites, les traitements à la rentrée devront être raisonnés.
ATTENTION, CETTE ANNÉE, LE PRINTEMPS SEC SUIVI D'UN ÉTÉ PLUVIEUX A ÉTÉ FAVORABLE au développement parasitaire (cycles plus rapides par temps humide). Alors que dans deux mois, les animaux seront rentrés, il faudra particulièrement bien évaluer les traitements en fonction de l'âge des animaux et de l'implantation des pâtures. Objectif : optimiser la réponse immunitaire des bovins sans les laisser s'affaiblir à cause de la présence de parasites.
En ce qui concerne les strongles pulmonaires, quel que soit l'âge des animaux, l'apparition de toux dans le troupeau lorsqu'on le déplace doit systématiquement entraîner un traitement pour éviter de créer des lésions pulmonaires. Traiter de façon basique avec du lévamisole ou un benzimidazole est le moins coûteux et suffit.
Le traitement des strongles digestifs sur les bovins adultes en bon état, avec un joli poil, n'est pas utile. Il ne l'est pas systématiquement non plus sur les bêtes plus jeunes qui ont été traitées dans l'été. Il est intéressant de faire alors un prélèvement de bouses de quelques-unes pour une coproscopie. À moins d'une centaine d'oeufs, inutile de traiter.
DOUVE ET PARAMPHISTOME : UN ÉTÉ IDÉAL
Sur les génisses restées une grande partie de l'année en pâture et traitées à la moxidectine longue action au mois d'avril (rémanent plus de quatre mois), il est déconseillé de refaire une injection de cette molécule en deuxième partie de saison. Leur immunité ne serait pas stimulée. Et elles seraient sans protection à la prochaine mise à l'herbe.
Cet été humide a été très favorable à l'infestation par la grande douve et le paramphistome qui nécessitent tous les deux la présence d'une limnée (gastéropode vivant dans les endroits humides) pour faire leurs cycles. Les autopsies réalisées fin août montraient un nombre plus important de foies contaminés par des formes encore immatures de grande douve.
La plupart des produits contre la grande douve ne sont actifs que sur les formes adultes ou les stades larvaires de plus de sept semaines. Fasciola hepatica se développe en dix à douze semaines dans le foie avant de devenir adulte. Alors, ne vous précipitez pas sur l'administration d'un douvicide en octobre, s'il n'a pas plu avant septembre. Le meilleur moyen de diagnostic au niveau du troupeau est la sérologie (prise de sang sur une dizaine de bovins provenant de pâtures humides ou prélèvement de lait de tank pour des laitières). La coproscopie est souvent négative, même si les animaux sont douvés. En revanche, la présence de quelques oeufs doit entraîner le traitement, tout comme des sérologies positives. En effet, les douves entraînent des lésions importantes dans le foie qui est un organe extrêmement sollicité chez la vache laitière.
Le paramphistome peut être également très pathogène en cas d'infestation massive. Par contre, de petites quantités d'adultes dans le rumen (quelques dizaines) n'ont que peu de conséquences. On traite généralement quand on compte plus de 50 oeufs/g de bouses. En ce qui concerne la petite douve, les animaux contaminés se trouvent plutôt sur des terrains secs car, pour se développer, elle a besoin d'un mollusque terrestre et de fourmis. Le printemps et le début d'été ont rempli les conditions nécessaires à la contamination par la petite douve. En petit nombre, elle entraîne moins de lésions que la grande douve, mais si les animaux pâturent sur des terrains contaminés et ne sont jamais traités, elle peut également avoir de lourdes conséquences sur les niveaux de production et de matière utile du lait car elle entrave alors le bon fonctionnement du foie.
Traiter les adultes contre les strongles digestifs est, sauf pour les vers de la caillette, rarement justifié. En revanche, il s'impose contre les strongles pulmonaires si la toux apparaît dans le troupeau. © CLAUDIUS THIRIET
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