
Distribuer les granulés en case individuelle jusqu'à ce que le veau soit habitué à les consommer est un gage de bonne croissance.
LORS D'UNE VISITE DANS LE CADRE DU DÉCRET PRESCRIPTION DÉLIVRANCE, un éleveur me fait part de la croissance insuffisante de ses veaux prim'holsteins en cours de sevrage. Le plan de rationnement est programmé pour un objectif de vêlage tardif à trente-trois mois. Alors que l'objectif est d'atteindre un GMQ de 900 g par jour, cette croissance n'est jamais atteinte (voir tableau ci-contre).
Les animaux sont assez maigres, l'arrière-main est souillée et on note la présence d'une diarrhée vert foncée. Le poil est terne. Des traitements préventifs sont mis en place afin de maîtriser la cryptosporidiose et la coccidiose. Mes investigations se sont d'abord concentrées sur la présence de pathogènes (virus, parasites, bactéries), puis sur l'alimentation. Au niveau de la conduite d'élevage, les animaux sont en case individuelle de zéro à dix jours, puis sont logés en case collective dans un bâtiment réhabilité (ancien poulailler). Ce dernier abrite un lot de veaux en cours de sevrage et un autre de veaux sevrés. L'accès au Dal est l'élément différenciant.
On peut écarter l'origine infectieuse, car des traitements préventifs sont effectués et les analyses de laboratoire n'ont pas mis en évidence la présence d'agents pathogènes. Il s'agit donc bien d'un problème alimentaire. Le plan d'allaitement (voir tableau) n'est pas à mettre en cause, les aliments non plus.
Les veaux consomment de la paille de bonne qualité distribuée à volonté. Un concentré sous forme de granulés est également apporté. Il est à base de maïs, de son de blé, de pulpes de betteraves, de tourteau de tournesol, de luzerne, de gluten feed de blé, d'orge, de tourteau de soja génétiquement modifié, de tourteau de lin et de mélasse de betterave. Il contient 16 % de protéines brutes, 3 % matières grasses brutes, 11 % de cellulose brute, 8,5 % de cendres, 0,53 % de phosphore et 1,5 % de calcium.
LE LOGEMENT COLLECTIF À L'ORIGINE DU PROBLÈME
Au final, le mode de distribution des concentrés se révèle à l'origine de cette croissance insuffisante, en particulier le fait que les veaux sont logés dans des cases collectives. La quantité maximale consommée, en supposant qu'elle le soit « rationnellement », est de 1,5 kg/j. Mais l'éleveur considère que les jeunes en mangent peu et que les plus âgés mangent leur ration. En réalité, lors d'une distribution libérale de concentrés en présence d'animaux d'âges différents (de dix jours à deux mois et demi), il est difficile de contrôler les quantités consommées par chacun. On prend le risque que les plus gros (ou les plus gourmands) se gavent pendant que les plus chétifs (moins gourmands) les regardent, d'autant qu'il n'y a pas assez de places à table.
On conseille d'apporter des concentrés en cases individuelles et de prolonger de quelques jours l'arrivée en cases collectives. L'objectif étant de rendre la concurrence moins sélective et de faire en sorte que ces veaux aient un comportement alimentaire propre à manger des concentrés. Quand ils ont « appris » à manger des granulés, ils peuvent les dévorer rapidement pour peu qu'ils soient appétents. Ensuite, pour inciter ces génisses à consommer de l'aliment solide, on recommande de distribuer l'aliment plusieurs fois par jour et peu à chaque fois. Car les veaux de dix jours en grignotent tout au long de la journée en bavant dessus au point de refuser de les consommer au-delà de 24 heures. Il ne faut pas hésiter à remplacer les granulés mouillés et baveux par d'autres avec la possibilité de donner les refus aux génisses plus âgées.
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