Des vaches qui maigrissent, des excréments ramollis, des ballonnements, ceci malgré des traitements antiparasitaires classiques : il faut penser aux paramphistomes.
PEU RÉPANDU IL Y A UNE DIZAINE D'ANNÉES ENCORE, le paramphistome est de plus en plus fréquemment responsable de pathologies sur les bovins au pâturage. Ce parasite est un « cousin » de la grande douve, bien connue, avec laquelle il a de grandes similitudes.
Il a le même cycle parasitaire, avec un hôte intermédiaire qui est la limnée, mollusque aquatique, qui va libérer des larves sur les pâtures, larves qui seront ensuite ingérées par les vaches.
Sa morphologie est ressemblante : c'est un ver plat non segmenté, pondant des oeufs presque identiques mais en beaucoup plus grand nombre. En quoi se distingue-t-il de la grande douve ? Tout d'abord, par sa localisation : à l'état adulte, le paramphistome est présent dans le rumen, et non dans le foie. Ensuite, son alimentation : il va consommer, à l'état adulte, uniquement du contenu du rumen, alors que la grande douve est hématophage. Il est donc moins pathogène et c'est un nombre important de paramphistomes dans le rumen qui va occasionner des troubles. Puis sa sensibilité aux traitements : la posologie classique pour traiter la grande douve n'est pas efficace sur lui. C'est sans doute pour cette raison que la prévalence du parasite a progressivement augmenté puisqu'il n'était pas éliminé par les traitements antiparasitaires classiquement utilisés. De même, l'amélioration des traitements de la grande douve a laissé la place au développement du paramphistome, qui occupe la même niche écologique.
LES LARVES DAVANTAGE PATHOGÈNES
• À l'état immature, les paramphistomes sont plus pathogènes, car ils vont se localiser dans la muqueuse et la sousmuqueuse des intestins et de la caillette. Ils vont se nourrir de sang avant de migrer vers le rumen où ils vont vivre à l'état adulte. C'est avec ces infestations larvaires que l'on peut rencontrer des diarrhées noirâtres, surtout chez les jeunes animaux, à la fin de l'été ou à l'automne.
• Le seul diagnostic possible de ces parasitoses, hormis l'autopsie, est la coproscopie : les paramphistomes adultes pondent beaucoup d'oeufs. En faisant des analyses d'excréments de quelques animaux du troupeau, on va pouvoir faire un diagnostic. Les analyses de sang, comme pour la douve, ne renseignent pas. Attention, sur les jeunes animaux qui présentent une infestation larvaire, cette coproscopie peut se révéler négative.
• À ce jour, une seule molécule est active pour traiter le paramphistome : l'oxyclonazide qui traite la grande douve. Mais il est impératif d'augmenter la posologie prévue par l'AMM pour être efficace (voir votre vétérinaire). Ce principe actif ne peut s'administrer que par voie orale. Compte tenu des contraintes des traitements (augmentation de la dose, administration par voie orale) il est conseillé de les réaliser seulement après une coproscopie positive (plusieurs dizaines d'oeufs par gramme). En préventif, comme pour la grande douve, il faudra interdire aux animaux l'accès aux zones humides des pâtures.
Comme pour la grande douve avec laquelle le paramphistome partage le même hôte intermédiaire, la prévention consiste à limiter l'accès aux zones humides.
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