DÉSINFECTION : UNE MESURE BASIQUE SOUVENT NÉGLIGÉE

GÉRARD BOSQUET, VÉTÉRINAIRE DANS LES ARDENNES
GÉRARD BOSQUET, VÉTÉRINAIRE DANS LES ARDENNES (©)

Après certaines pathologies, on oublie trop souvent d'appliquer le BA-ba : désinfecter les locaux.

LA DÉSINFECTION ÉTAIT HIER UNE MESURE systématiquement réalisée au printemps, après la sortie des animaux. Le blanchiment régulier des locaux n'était certes pas toujours bien exécuté, comme pouvait l'attester l'emprunte des objets laissés sur les murs (cordes, seaux, ampoules…). Mais il participait à ces mesures de prévention qui semblent disparaître. Les élevages bovins étant largement ouverts, contrairement aux élevages de porcs ou de volailles, il est difficile de prévenir l'introduction d'agents pathogènes d'origines très diverses (bactéries, parasites, virus). D'où l'importance du réflexe de la désinfection.

UN PÉDILUVE PROPRE, RÉGULIÈREMENT RENOUVELÉ

À commencer par celle de toutes les bottes des intervenants pénétrant dans l'élevage. Cette mesure prévaut également pour les éleveurs changeant de locaux, en particulier en sortie de local d'infirmerie. Cette désinfection peut se pratiquer dans un pédiluve, s'il est propre. Le désinfectant doit posséder un large spectre et être renouvelé régulièrement pour conserver son activité. En dehors de ces conditions très strictes, il vaut mieux procéder à un nettoyage avec de l'eau chaude que de « mouiller » les bottes dans un pédiluve souillé. Plus précisément, des études récentes ont montré que le nettoyage des bottes à l'eau chaude est aussi efficace que le nettoyage dans une solution désinfectante, à moins qu'elles ne soient particulièrement propres et que la solution du pédiluve soit régulièrement renouvelée. L'utilisation de détergents facilite le nettoyage. La propreté des bottes est fondamentale. Laisser les bottes non nettoyées tremper 2 min dans le pédiluve ne réduit pas la charge microbienne, sauf en cas d'utilisation de certains produits très coûteux. Pour avoir une désinfection optimale, il faudrait alors laisser les bottes préalablement nettoyées pendant 5 min dans une solution désinfectante. Le facteur temps est un critère majeur qui conduit à la mauvaise utilisation des pédiluves. Un bon nettoyage avec de l'eau chaude constitue une mesure facile à mettre en oeuvre en élevage. Les mesures de désinfection des locaux à la suite d'un épisode de maladie, associées à un vide sanitaire, sont essentielles. En leur absence, le risque de voir réapparaître la maladie la saison suivante est important. C'est le cas de la cryptosporidiose et de la coccidiose. L'absence de nettoyage et de désinfection permet une nouvelle expression de la maladie et limite l'efficacité des mesures de prévention médicamenteuse, compte tenu du niveau de la pression parasitaire résiduelle.

Cryptosporidium parvum est un parasite particulièrement résistant dans le milieu extérieur. Il peut survivre plus d'un an à 4 °C, trois mois à 20 °C. Il en est de même pour les coccidies. Un traitement physique à l'eau chaude à 65 °C est efficace, sous réserve que le temps d'application soit de 30 min. Dans le cas de ces deux maladies parasitaires, les bâtiments d'élevage doivent être entièrement nettoyés (absence de matières organiques), traités avec un nettoyeur à haute pression à eau bouillante (90 °C) et désinfectés avec un produit efficace. Les animaux ne doivent pas être réintroduits moins de 24 heures après le traitement. En pratique, un vide sanitaire prolongé est conseillé d'une durée d'au moins trois semaines, ce qui est souvent le cas en élevage traditionnel. La désinfection doit concerner les sols et les murs jusqu'à une hauteur d'un mètre. Elle est plus efficace sur une surface bétonnée que sur de la terre battue.

Après un épisode de cryptosporidiose ou de coccidiose sur des veaux, le bâtiment doit être entièrement nettoyé et traité avec un nettoyeur à haute pression à l'eau bouillante, puis désinfecté avant un vide sanitaire d'au moins trois semaines.

© CLAUDIUS THIRIET

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