RÉDUIRE LES COÛTS SANS PÉNALISER LE BOVIN MALADE

PHILIPPE CAMUSET, VÉTÉRINAIRE EN SEINE-MARITIME
PHILIPPE CAMUSET, VÉTÉRINAIRE EN SEINE-MARITIME (©)

En période de crise, il ne faut pas se tromper de stratégie pour réduire les frais vétérinaires. La plus rentable est de soigner le bovin malade le plus tôt possible.

LA CRISE LAITIÈRE INCITE LES ÉLEVEURS À MOINS SOIGNER LEURS ANIMAUX ou à retarder le lancement du traitement thérapeutique pour réduire les frais vétérinaires. C'est contraire à une stratégie efficace et rentable.

• UNE EFFICACITÉ GRÂCE À UN TRAITEMENT PRÉCOCE

Un traitement thérapeutique précoce, décidé par l'éleveur, permet de préserver le potentiel zootechnique de l'animal. Dans le cas contraire, le traitement est souvent effectué alors qu'une réaction inflammatoire est déjà bien avancée. L'efficacité du médicament s'en trouvera réduite, même s'il est parfaitement adapté. Il pénètre moins bien dans le site de l'affection. Ce phénomène s'explique : les bovins réagissent à l'agression microbienne par une réaction inflammatoire (fibrose des tissus). On pourrait, en caricaturant, estimer que leur but n'est pas d'éliminer l'agresseur, mais de l'empêcher de se développer et de progresser dans l'organisme. Un traitement trop tardif est lourd de conséquences : il conduit à des échecs thérapeutiques, voire parfois à des rechutes.

Autre conséquence : même en cas de guérison apparente, les lésions tissulaires générées sont souvent irréversibles et ne permettent pas la récupération complète de l'organe touché, et donc le retour aux pleines capacités de production.

• UNE SURVEILLANCE INDISPENSABLE AU REPÉRAGE DES MALADES

Bien souvent, en début d'évolution, l'expression clinique des maladies chez les bovins est peu évidente ou, pour le moins, peu alarmante. Ce qui peut amener à un diagnostic tardif. Il importe donc que l'éleveur soit d'une grande compétence dans l'examen de ses animaux. Plusieurs étapes sont nécessaires. Tout d'abord, il faut reconnaître l'animal malade par l'observation, la prise de températures, etc. Ensuite, il faut prendre le temps de l'examiner dès la suspicion en faisant un examen clinique complet.

Enfin, il faut interpréter les signes recueillis. L'éleveur posera un diagnostic de suspicion ou interpellera le vétérinaire qui pourra intervenir si l'affection le justifie.

• UN PARTENARIAT ÉLEVEUR-VÉTÉRINAIRE INTELLIGENT

Cette approche est considérée aujourd'hui la plus souhaitable par rapport à la « bien traitance » des animaux, mais également la plus efficace et la plus rentable.

Deux évolutions majeures en élevage en sont les témoins.

D'une part, la mise en place de bilans sanitaires d'élevage, assortis de protocoles de soins, permet désormais la délivrance des médicaments aux éleveurs hors examen clinique.

D'autre part, dans de nombreuses régions, les formations « éleveur infirmier de l'élevage » assurées par des vétérinaires donnent aux éleveurs les premiers éléments d'examen clinique des bovins.

Dans un tel contexte, le partenariat avec le vétérinaire évolue. Celui-ci assure les urgences, gère les cas cliniques difficiles, mais aussi forme les producteurs à soigner les maladies les plus courantes pour lesquelles il délivre les médicaments les plus adaptés.

Puis, dans la continuité, il aborde l'ensemble des problèmes du troupeau dans leur considération préventive. Cette stratégie réduit les frais vétérinaires curatifs.

Prendre la température de l'animal est l'un des premiers gestes à accomplir pour vérifier son état de santé.

© CLAUDIUS THIRIET

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

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« L’IA ne remplace pas notre métier, elle le facilite »

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