
L'été prolongé jusqu'au début d'octobre n'a pas réduit le risque parasitaire au pâturage. Vigilance cet hiver.
LA SÉCHERESSE ET LA CHALEUR ESTIVALES QUE NOUS AVONS CONNUES, cette année jusqu'en octobre, sont de nature à modifier le risque parasitaire au pâturage. Les principaux parasites sont les strongles, qu'ils soient digestifs ou respiratoires, et la grande douve.
REPRISE DES PLUIES = EXPOSITION MAXIMALE
• LES LARVES DE STRONGLES ONT BESOIN D'HUMIDITÉ pour se développer, se déplacer et survivre dans les pâturages. En cas de sécheresse ou de fortes chaleurs, leur survie sur le sol n'est que d'un mois, la pâture se décontamine. En revanche, les larves qui sont encore dans les bouses au début de la sécheresse y restent. La chaleur durcissant la croûte des bouses, les larves ne peuvent en sortir par leurs propres moyens et ne s'exposent pas à la dessiccation. À la reprise des pluies, le délitement des bouses les libère toutes en même temps et l'exposition des animaux est alors maximale. Elle dépend toutefois de la stratégie antiparasitaire mise en oeuvre au cours de la saison.
• SI LES ANIMAUX ONT ÉTÉ VERMIFUGÉS À LA MISE À L'HERBE, la sécheresse de l'été a non seulement assaini le milieu, mais aussi empêché la succession des générations de parasites, qui est normalement à l'origine de l'amplification de cette population. Le risque à la rentrée est moins important, quasiment nul. Pour en être sûr, une prise de sang sur cinq animaux pour dosage du pepsinogène donne le statut du lot et le traitement éventuel à administrer.
• À L'INVERSE, L'ABSENCE DE TRAITEMENT À LA MISE À L'HERBE a permis la multiplication des parasites jusqu'à la fin juillet. La libération des larves à la reprise de la pluie infeste brutalement et massivement les animaux. S'ils ne sont pas malades à cette période et donc traités, il faudra les vermifuger après la rentrée en stabulation.
LARVES DE DICTYOCAULUS : RISQUES LIMITÉS
• LES LARVES DE DICTYOCAULUS SONT TRÈS SENSIBLES À LA SÉCHERESSE. Elles sont les agents de la bronchite vermineuse. Celles qui sont sur le sol en début de période meurent rapidement.
Comme ce parasite induit une forte stimulation immunitaire, à la reprise des pluies, les quelques larves libérées des bouses ont été facilement maîtrisées par les bovins.
GRANDE DOUVE : DOUBLE SURVEILLANCE
• POUR LA FASCIOLOSE (GRANDE DOUVE), LES CONSÉQUENCES DE LA SÉCHERESSE sont ambiguës. La grande douve est un parasite de milieu humide. Il serait logique que les étés secs réduisent fortement le risque parasitaire. Il n'en est rien. Ils ont simplement modifié les périodes d'infestation. En effet, dans les élevages infestés par la grande douve, lors d'étés secs, les animaux pâturent intensivement les zones humides verdoyantes. Ils s'infestent donc avec les métacercaires (larves infestantes de la grande douve) présentes à ces endroits. Une fois ingérées, elles donneront des douves adultes trois mois plus tard. Le risque de fasciolose d'automne est accru.
À la reprise des pluies, les limnées, petits escargots qui transportent les larves, reprennent leur activité et libèrent massivement leurs métacercaires. Les animaux s'infestent les semaines suivantes. Les douves adultes ne seront présentes qu'en janvier ou février, donc en fin d'hiver. La sécheresse aura eu deux effets : accroître le risque de fasciolose d'automne, ce qui peut motiver un traitement plus précoce, et retarder le risque de fasciolose d'hiver, ce qui à l'inverse, conduira à retarder ou répéter les traitements.
Dans les élevages infestés ou en l'absence de traitement à la mise à l'herbe, la reprise des pluies en octobre a pu infester massivement les animaux au pâturage. © CHRISTIAN WATIER
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