
Ce parasite du rumen, largement sous-estimé, suscite des questions. On attend toujours des réponses de la recherche.
CARACTÉRISÉ PAS SA FORME DE « BARBAPAPA » et ses deux bouches qui le fixent sur la paroi du rumen, le paramphistome se développe de façon énigmatique et très insidieuse depuis 2000. Les succès des traitements douvicides à forte dose ont occulté son incidence. Comme si la seule réponse au développement d'une nouvelle maladie pouvait se réduire à un traitement ou un vaccin, simplement sous ATU. De nombreuses questions subsistent encore tandis que nous sommes obligés de vivre avec ce parasite très sous-estimé. Depuis 2005, toutes les régions sont touchées et ce parasite du rumen continue à nous surprendre. La recherche, très lente à se mettre en place, apporte de nouveaux éléments, mais dont les éleveurs pouvaient se douter. Son cycle passe par une forme larvaire, migrante dans le poumon, le rendant suspect de déclencher ou de favoriser d'autres infections pulmonaires. La recrudescence des toux d'été doit être analysée sous ce nouvel angle. Dans le milieu extérieur, on lui attribue un cycle très similaire à celui de la grande douve avec son hôte intermédiaire, un escargot mi-aquatique, mi-terrestre de la famille des limnées, qui dépend de la présence d'eau stagnante. Mais notre paramphistome apparaît dans des zones sèches. Serait-il transporté par des oiseaux ou a-t-il d'autres phases que l'on ne connaît pas ?
Que fait-il dans le rumen ? Il se nourrirait de son jus et de ses bactéries, d'où les conséquences sur son bon fonctionnement : baisse d'assimilation, amaigrissement, chute de production sans autres symptômes, digestion instable. Autre interrogation : ses niveaux d'expression clinique, très différents selon les régions. En Corrèze, par exemple, on note beaucoup de résultats positifs à la coproscopie et peu de signes cliniques. Les jeunes pourraient être contaminés par les larves très rapidement, dès trois semaines de pâturage. Peu de différences existeraient entre les races ou les classes d'âge. Les vaches âgées de plus de cinq ans, manifesteraient moins de signes cliniques.
Mais la recherche n'a pas encore trouvé d'explication à cette « immunité ». Pourtant, il doit bien y avoir une raison pour laquelle ce parasite se développe à notre insu. On attend des réponses de la recherche sur ce terrain avec l'espoir de pouvoir intervenir dans les élevages autrement que par des traitements lourds.
UN DÉVELOPPEMENT CONCOMITANT AVEC LES TRAITEMENTS DOUVICIDES
Pour expliquer la recrudescence du paramphistome, certains avancent des hypothèses qui mériteraient d'être vérifiées. Le constat fait dans les clientèles vétérinaires suggère que son développement est souvent concomitant avec l'introduction des traitements contre la douve, en association avec l'ivermectine, et la diminution de la grande douve. Le parasite semble aussi se développer de concert avec les pollutions électromagnétiques (installations électriques de plus en plus complexes et puissantes, antennes téléphoniques). Même concomitance avec les variations de la flore des prairies ou des populations d'insectes liées au réchauffement climatique. En attendant des réponses, les traitements continuent de balbutier. Sur le terrain, les incontournables outils sont la coproscopie, avec ses limites (pas de dénombrement interprétable), et les réponses au traitement d'un lot d'essai (sur quelques bêtes suspectes). La phytothérapie peut aussi soulager avec moins d'effets indésirables.
Le succès des traitements douvicides à forte dose ont occulté l'incidence du paramphistome. © CLAUDIUS THIRIET
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