Simple et peu coûteuse, la mesure du pH urinaire permet de confirmer un état d'acidose métabolique sur un troupeau
ON CONNAÎT BIEN LES CONSÉQUENCES d'une acidose ruminale qui, quand elle dépasse les capacités de régulation de l'organisme, se transforme en acidose métabolique avec une baisse du pH sanguin. Selon le degré ou la durée de cette acidose, on peut faire face crescendo à une petite chute de production, une baisse de TB, une diminution d'appétit, des boiteries… Voire des conséquences pathologiques plus « graves » telles que des mammites ou métrites favorisées par la baisse de forme des laitières. Dans les cas extrêmes, plus rares, certaines VHP peuvent mourir d'ulcères de la caillette ou de l'intestin.
Sur un plan clinique, diagnostiquer avec certitude une acidose n'est toutefois pas toujours chose aisée, tant les signes sont similaires à de nombreuses maladies. Il existe une méthode simple et peu coûteuse, à la portée de tous, pour détecter ou confirmer un état d'acidose métabolique sur un troupeau. On peut ainsi juger de l'opportunité de rajouter ou non une substance tampon dans sa ration. Elle consiste à mesurer le pH urinaire dont on sait qu'il est le plus souvent corrélé avec le pH sanguin. Pour ce faire, il suffit de prélever les urines de quatre ou six vaches selon que le troupeau compte une cinquantaine ou une centaine de laitières. Puis, il faut déterminer le pH avec des bandelettes colorimétriques. En pratique, la collecte de l'échantillon est très facile à réaliser. Plutôt que le passage en salle de traite, préférer le moment où vous les faites lever et qu'un grand nombre d'entre elles se met à uriner. Il suffit alors de tremper la bandelette dans l'échantillon d'urine prélevé et de lire immédiatement le résultat. Veiller à choisir des bandelettes pH suffisamment précises, graduées de 0,2 en 0,2 et allant de 7,4 à 8,9 environ. Pour une centaine de bandelettes, compter moins de 50 euros, soit environ 2,50 euros par série de cinq analyses pour un troupeau de cinquante vaches en lactation.
LE BICARBONATE SURTOUT EFFICACE CONTRE L'ACIDOSE MÉTABOLIQUE
Pour l'interprétation, sachez que le pH urinaire d'une vache en forme est d'environ 8,3. Un pH qui passe sous les 7,9 signe un net état d'acidose. Il est alors urgent d'apporter une substance tampon. Attention toutefois, car si le bicarbonate de sodium est recommandé pour rétablir un pH sanguin normal et traiter une acidose métabolique, il est moins efficace pour contrer une acidose ruminale. Pour cela, mieux vaut corriger la ration en jouant sur l'apport de fibres et/ou en remplaçant une partie des glucides très fermentescibles (amidon des céréales…) par des glucides pariétaux (pulpe de betteraves…). La nature et la quantité de ces glucides conditionnent le type de flore ruminale. Ainsi, un excès d'amidon ou de sucres solubles favorisera les bactéries gram– qui sécrètent des toxines responsables d'inflammations (boiteries, métrites, mammites, ulcères). Lorsqu'un troupeau est seulement en acidose ruminale, l'apport de bicarbonate n'a donc que peu d'effet, car il ne modifie pas la flore et ne stoppe pas la fabrication de ces toxines. Pire, dans certains cas, il peut entraîner une fuite de potassium avec, pour conséquences, sous-production et faiblesse de certaines vaches. Des apports de malate (présent dans les feuilles de luzerne) et de levures vivantes donnent, dans cette situation, de meilleurs résultats.
La connaissance du pH urinaire est, pour l'éleveur, le vétérinaire ou le nutritionniste, un outil d'aide au diagnostic de l'état d'acidose à l'échelle du troupeau. © CLAUDIUS THIRIET
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