LE « STREPTOCOCCUS AGALACTIAE » RÉAPPARAÎT

LUC DUREL, VÉTÉRINAIRE DANS LA MANCHE
LUC DUREL, VÉTÉRINAIRE DANS LA MANCHE (©)

Un germe très contagieux est à l'origine d'une dégradation des comptages cellulaires dans des élevages de la Manche.

ON DISTINGUE DEUX SORTES DE MAMMITES : celles dues à des bactéries qui vivent dans l'environnement immédiat de l'animal (litière, eau, bouses…) et les mammites contagieuses dont les germes responsables sont associés à l'animal (peau, glande mammaire…). Les secondes se transmettent principalement pendant la traite via les mains du trayeur, les lavettes, les manchons trayeurs ou des anomalies de fonctionnement de la machine. Il est donc recommandé de se laver les mains, de porter des gants et des vêtements réservés à la traite, de nettoyer soigneusement les trayons avant la traite avec un savon désinfectant, de les immerger après la traite dans une solution antiseptique et de faire régler périodiquement la machine.

CE GERME AVAIT QUASIMENT DISPARU. Ces mammites contagieuses sont principalement dues à des germes à Gram positifs : les staphylocoques et les streptocoques. Ces germes sont capables de coloniser la glande mammaire et de s'y installer pour longtemps, voire définitivement. Le Staphylococcus aureus et le Streptococcus agalactiae sont les plus redoutables. Le premier est encore souvent rencontré dans les élevages laitiers à problèmes. C'est un germe résistant et la guérison des animaux est problématique : leur réforme est souvent la seule solution. Le Streptococcus agalactiae, dont le nom signifie « sans lait », est très contagieux.

Des taux d'infection de plus contagieux. Des taux d'infection de plus de 50 % sont fréquents. En revanche, ce germe est fragile. Il est sensible à la plupart des désinfectants et à la pénicilline. Il était fréquent jusqu'au début des années quatre-vingt, mais la généralisation de l'hygiène des trayons (trempage), du traitement par les antibiotiques des mammites en lactation et au tarissement l'avaient fait disparaître... Presque !

QUAND PENSER À « STREPTOCOCC US AGALACTIAE »? Le Streptococcus agalactiae semble moins répandu en Europe qu'en Amérique. Pourtant, des recherches systématiques menées dans des pays scandinaves montrent que 7 ou 8 % des troupeaux hébergeraient ce germe de manière permanente. Il n'est pas exclu que l'éleveur lui-même serve de réservoir à Streptococcus agalactiae.

Un niveau d'hygiène élevé et le traitement des mammites limiteraient sa diffusion. Lorsque l'on observe une dégradation de la qualité cellulaire du lait, avec un nombre élevé de vaches infectées, beaucoup de nouvelles infections, mais des mammites bénignes qui guérissent bien avec l'impression de « courir derrière la maladie », alors des analyses de lait s'imposent. Dans l'idéal, on prélève le lait de cinq à dix quartiers atteints de mammite ou avec un test CMT positif. On découvre parfois une belle épidémie à Streptococcus agalactiae.

QUELLE EST LA LUTTE LA PLUS ADAPTÉE ? Il est indispensable de reprendre point par point les mesures d'hygiène énoncées plus haut. Le traitement des vaches atteintes est indispensable. Il faut traiter les quatre quartiers ensemble. Quand de nombreux animaux sont infectés, un traitement du troupeau peut être entrepris après l'évaluation par le vétérinaire traitant et l'accord de la laiterie.

Des analyses de lait du tank sont ici intéressantes car le Streptococcus agalactiae ne vit que dans la mamelle. Un lait de tank positif signifie donc qu'il existe encore au moins un animal excréteur. Enfin, quand on achète une vache, il faut vérifier la concentration cellulaire et, au besoin, demander des analyses.

Le rinçage de la griffe avec une solution désinfectante est l'une des mesures de lutte contre le « Streptococcus agalactiae ».

© LUC DUREL

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

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