
L'épidémie de Schmallenberg a montré le chemin à suivre pour gérer les éventuelles crises à venir.
DURANT L'ÉTÉ 2011, UN VIRUS INCONNU JUSQU'ALORS A ÉTÉ IDENTIFIÉ en Allemagne, dans le village de Schmallenberg. On savait seulement qu'il provoquait des malformations chez le veau et des mortalités embryonnaires. Que de chemin parcouru en une année pour que l'État français décrète ce 10 octobre 2012 que, s'agissant seulement d'une maladie d'élevage, il n'y avait pas de raison de poursuivre le travail de veille qu'il menait jusque-là avec ses propres services comme la DDPP (Direction départementale de la protection des populations).
DE NOUVELLES MISSIONS POUR LES VÉTÉRINAIRES
Cette efficacité s'explique notamment par le fait que l'enchaînement des crises sanitaires depuis les années 2000 a provoqué la création d'outils de gestion de ces événements. On se souvient entre autres de l'ESB, la fièvre aphteuse ou la FCO. À l'initiative de Bruno Le Maire, lorsqu'il était ministre de l'Agriculture, se sont tenus les États généraux du sanitaire. Ils ont conduit à la mise en place de la plateforme d'épidémio-surveillance sur les risques sanitaires en agriculture afin d'améliorer la coordination dans la gestion des épisodes sanitaires, dans le cadre de la RGPP (révision générale des politiques publiques). Ces changements ont mis l'accent sur la responsabilisation et la formation aux risques sanitaires des exploitants. Les vétérinaires sanitaires se sont vus déléguer de nouvelles missions en matière de certification officielle et de contrôle des règles d'hygiène en élevage.
C'est dans cette machine que le virus de Schmallenberg a été passé de façon méthodique. Après l'avoir identifié et étudié, les experts ont déterminé les risques précis, tant sanitaires qu'économiques, inhérents à la maladie en considérant les données d'Organismes internationaux comme l'organisation mondiale de la santé animale (OIE). Il s'agit donc de la première pathologie émergente de grande notoriété qui ait été totalement gérée dans le cadre de la plateforme d'épidémio-surveillance. La réaction a été rapide et coordonnée, ce qui était important car, sous couvert du sacro-saint principe de précaution, les marchés à l'exportation réagissaient vite avec des limitations douanières de circonstance.
Après une année de recherche seulement, on sait à quoi s'en tenir et l'État peut passer la main en connaissance de cause. Aujourd'hui, les clés de la veille sanitaire ont été mises dans les mains des éleveurs et de leurs vétérinaires comme, par exemple, pour la paratuberculose. Il faut continuer à travailler, car l'épidémie est toujours en cours.
Durant l'été 2012, les moucherons vecteurs ont fait leur travail. Ils ont contaminé des bovins adultes, dont certains ont déjà avorté (mortalité embryonnaire). On doit ainsi s'attendre à voir le contrecoup lors des vêlages de cet hiver, qui seront, en cas de malformations, plus difficiles et nous ne manquerons pas d'observer des veaux morts nés ou malformés. Il faudra donc être vigilant… Comme d'habitude.
Cette année encore, il faut s'attendre à voir des avortements ou des cas de malformations dus au virus de Schmallenberg. Ci-contre : identification du virus en laboratoire dans des prélèvements, à Krefeld (Allemagne). © AFP PHOTO/FEDERICO GAMBARINI GERMANY OUT
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