On entend beaucoup parler de RSE depuis quelques temps, mais qu'est-ce que c'est ? Il s'agit de la responsabilité sociétale des entreprises. En d'autres termes : l'intégration des préoccupations sociales et environnementales à leurs activités. « Une entreprise qui pratique la RSE va chercher à avoir un impact positif sur la société tout en étant économiquement viable », détaille le site du ministère de l'économie.
Établir une démarche RSE globale sur son exploitation pour être plus résilient demain.
Toutes les entreprises peuvent mettre en œuvre une démarche RSE, y compris les exploitations agricoles, et d'autant plus face au contexte actuel. Arnaud Frin, responsable de service stratégique projet d'Eilyps expliquait récemment dans un webinaire dédié : « Les préoccupations des agriculteurs sont nombreuses. Il y a déjà celles d'ordre économique, comme maîtriser ses coûts, mais aussi social avec la pénurie de main d'œuvre et la transmission des exploitations, puis écologique et enfin le lien avec les consommateurs. »
Une stratégie pour une exploitation viable, reproductible, transmissible et plébiscitée.
Face à ça, la réglementation évolue pour être toujours plus axée sur l'environnement. « Il faut le prendre comme une opportunité pour devenir plus résilient et répondre à ces nouveaux enjeux. » Arnaud Frin encourage les agriculteurs à bâtir une vraie stratégie sur le long terme en prenant en compte ces enjeux économiques, sociaux, sociétaux et environnementaux dans leurs réflexions.
Plan d'action pour la RSE d'une exploitation agricole
Que met-on dans cette stratégie au niveau de l'exploitation ? « Ce doit être une démarche globale. On fait un diagnostic de l'existant (et les agriculteurs font déjà beaucoup de choses positives, il ne faut pas l'occulter !), on se fixe des objectifs, puis on rédige un plan d'action », expliquent conjointement Véronique Morel, animatrice RSE du Crédit agricole d'Ille-et-Vilaine et William Palmen, consultant chez CER France Brocéliande.
Ils listent quelques exemples de réflexion :
Pilier économique
La préoccupation majeure ici serait de s'adapter à l'instabilité des cours (en augmentant par exemple ses couvertures de prix, en renégociant ses contrats ou encore en travaillant sur l'autonomie), mais ça pourrait être aussi la transmission de l'exploitation.
« La transmission s'anticipe : on en tient compte dans ses choix d'investissement 10 ans avant la fin de carrière, puis 5 ans en entamant les démarches administratives et l'évaluation de son entreprise », explique Véronique Morel.
Pilier social
Dans cet enjeu social, il peut y avoir un volet sur les conditions de travail (par exemple : diminuer la pénibilité, revoir le temps de travail, apporter plus de confort). L'agriculteur peut aussi axer sa stratégie sur le recrutement et la fidélisation des salariés (exemple : animer son équipe, se former au management...).
Pilier sociétal
Pour le pilier sociétal, on parle de l'image que renvoie l'exploitation. On peut évaluer sa place dans le territoire (avec notamment une volonté de communiquer sur son métier), mais aussi travailler sur l'éthique et le bien-être animal (en réalisant par exemple des diagnostics de bien-être, anticiper la réglementation à venir, revaloriser ses produits par des labels, etc.).
Pilier environnemental
Faire face au changement climatique est devenu un gros enjeu. La stratégie dans ce pilier peut concerner les impacts de l'exploitation sur l'environnement (limiter son empreinte carbone par exemple), mais aussi s'adapter aux aléas (en revoyant les pratiques culturales, l'utilisation de l'eau, etc.).
Une fois le plan établi, construit en fonction de ses besoins et de ses envies, on peut passer à l'action ! Pour aider les agriculteurs à se lancer dans le diagnostic, le Crédit agricole a créé la plateforme en ligne « Trajectoire RSEa » gratuite et accessible à tous.