Paris, 29 mars 2015 (AFP) - Pour protéger les races de poules en voie de disparition, l'INRA conserve leur patrimoine génétique et collabore avec des éleveurs pour remettre au goût du jour la poule noire du Berry ou le dindon de Sologne.
« Toutes les races traditionnelles de poules sont menacées », soit 50 à 55 races, sur la soixantaine que compte la France, explique la biologiste Elisabeth Blesbois, de l'unité de recherche avicole de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) à Nouzilly, près de Tours. Celles qui ne sont pas en danger sont les quelques races retenues pour peupler les élevages à grande échelle. « Les races commerciales proviennent principalement de quatre origines génétiques, pour satisfaire une demande de produits standardisés », explique la chercheuse. Pour toutes les autres, on ne compte plus que « de petits troupeaux, menacés par la consanguinité » et à la merci d'un problème sanitaire, explique la chercheuse. « On essaie donc d'en conserver le maximum, au cas où elles disparaîtraient (...) La France est un des pionniers de la conservation génétique, elle fait partie des plus dynamiques et offensifs », ajoute-t-elle.
D'où la création en 2004 de la cryobanque aviaire française, qui conserve à - 196°C des échantillons de sperme et de cellules reproductives de races de volailles locales. Le patrimoine génétique de 53 races de poules, sept canards de Barbarie, quatre canards de Pékin et une oie s'y trouve d'ores et déjà préservé. Les chercheurs planchent actuellement sur le sperme de pintade, plus difficile à conserver. En 2012, un projet plus spécifique, ValBioDi, a été lancé pour protéger des races anciennes tout en relançant effectivement leur élevage et leur commercialisation. L'INRA, la Région Centre et le syndicat des sélectionneurs avicoles collaborent. « Nous travaillons avec des éleveurs passionnés », réunis dans des collectifs qui deviennent propriétaires des données de la cryobanque relatives à la race qui les intéresse, explique Mme Blesbois. Ils peuvent ensuite utiliser ce matériel génétique pour faire renaître la race.
Le projet concerne la poule noire du Berry, l'oie de Touraine, le dindon de Sologne et la pintade Perle Noire. Pour la poule noire, « les résultats commencent à se voir » affirme l'INRA dans un dossier sur le sujet, avec un « marché d'environ 13.000 animaux par an où la demande est bien supérieure à l'offre ». Le dindon de Sologne « commence à ressurgir petit à petit », alors qu'il n'en restait qu'une dizaine. Les choses sont moins concluantes pour l'oie de Touraine, pour laquelle il a été impossible de constituer un collectif d'éleveurs, raconte Mme Blesbois. « L'INRA apporte un appui technique, mais cela ne fonctionne que s'il y a un collectif d'éleveurs motivés », constate la scientifique.
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