Comment se portent les AOP, alors que l’inflation incite les consommateurs à descendre en gamme lorsqu’ils font leurs achats ? Le Conseil national des appellations d’origine laitières (Cnaol) a profité du Salon du fromage, qui s’est tenu à Paris du 22 au 24 février dernier, pour dresser un bilan de la situation.
Les AOP laitières en France sont au nombre de 51 : 46 fromages, trois beurres et deux crèmes. Depuis 10 ans, elles font l’objet d’un engouement renouvelé : 9 % d’augmentation des ventes pour les fromages, 19 % pour les beurres et 67 % pour les crèmes.
La notoriété de ces appellations est aussi au beau fixe. Le baromètre commandé par le Cnaol et réalisé par Kantar pour le Salon des fromages révèle que 65 % des Français connaissent le logo des AOP. Elles sont en outre bien associées à un territoire et à une origine. Mais surtout, 80 % des consommateurs disent avoir confiance. Dans la « jungle des labels », l’AOP tire donc son épingle du jeu.
Un consommateur plus aisé et plus âgé
Si les prix des AOP laitières sont en moyenne plus élevés que ceux des produits sans label, ils ont en revanche été moins affectés qu’eux par l’inflation. En deux ans, ils ont augmenté d’environ 15 % alors que ceux des produits laitiers sans label ont grimpé de 21 %.
Et ces produits restent également très consommés. 95 % des Français déclarent acheter un produit laitier AOP au moins une fois par an. L’acheteur régulier est cependant plus aisé (20 % des achats) que la moyenne et un peu plus âgé (35 % des volumes achetés par les plus de 65 ans). Il est aussi un peu plus « militant » dans ses achats : il accorde une certaine importance à acheter un produit d’origine France et de qualité reconnue. Il apparaît enfin que les foyers qui achètent le plus de produits laitiers sous AOP sont aussi les plus aisés. Ils consacrent en moyenne 118,90 € par an à ces achats contre 55 € pour les plus modestes.
Moins d’achats, pas moins d’acheteurs
Dans le vaste mouvement de baisse de la consommation provoqué par l’inflation, les produits laitiers résistent plutôt bien. Et parmi eux, ce sont les crèmes et les fromages qui s’en sortent le mieux. Dans la pratique, il apparaît que les consommateurs réalisent un arbitrage : on achète moins ou moins souvent, moins cher, ou alors on change de magasin. Par conséquent, les AOP trouvent un peu moins leur place dans les achats. Plus en détails, il apparaît que les Français en achètent moins mais qu’ils ne sont pas moins nombreux à le faire.
Enfin, si les AOP laitières pâtissent de l’inflation, c’est surtout parce que les rayons de vente à la coupe vont globalement mal. Or, pour elles, la vente à la coupe est un mode de commercialisation important.
Une évolution de la consommation
Sans rapport avec l’inflation, le baromètre du Cnaol montre que les fromages sous AOP font face à une évolution de leur consommation. La consommation traditionnelle de fromage, en fin de repas, représente 148 millions d’occasions de consommation par semaine, soit 35 millions de moins qu’en 2014. Parallèlement, la consommation de fromage chaud, dans les plats principaux, représente 87 millions d’occasions par semaine, soit 15 millions de plus qu’il y a 10 ans.
Face à cette situation, le Cnaol encourage les AOP laitières à répondre toujours plus aux attentes sociétales des consommateurs et à se faire connaître toujours mieux. Il les pousse aussi à « assurer la transmission des savoir-faire et des outils de production ».
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