Un boîtier est fixé sur la ridelle (le côté droit) de l’outil d’épandage. À l’intérieur, un capteur NIR (proche infra-rouge) est équipé d’une source lumineuse qui reflète sur le fumier. Il produit un spectre qui est ensuite analysé, envoyé dans une base de données et comparé.
Ce système, nommé Opti-sensor, a été récompensé d'un Sima Innovation Award. Il permet d’établir le taux d’azote ammoniacal, d’azote organique, de phosphore, de potassium, de carbone organique, et de matière sèche de l'effluent dans l'épandeur. Les mesures sont faites à intervalles réguliers 10 fois/seconde, les résultats de taux de matière sèche et valeurs NPK s’affichent en temps réel sur un écran à l’intérieur de la cabine.
Les fumiers et composts sont en général très hétérogènes, épandre de façon régulière est donc difficile. « Lors de nos tests, on a réalisé différents chargements, vidanges et vitesses de tapis, et tous les essais que l’on a faits nous ont permis de constater que l’on avait au contraire un produit assez homogène, avec des variations de seulement 10 à 15 % », assure Laurent Blin, chef de produit épandage solide chez Pichon.
Une base de données d'effluents
Le projet a été conduit en partenariat avec Inrae et Photon lines, un groupe spécialisé dans les solutions optiques pour l’industrie. L’Inrae avait la charge de construire la base de données Epsolys. 500 produits organiques ont été collectés dans différents élevages : composts, fumiers de vaches, de canards, de poules ou de moutons. Photon lines, lui, a développé le capteur, et le groupe Samson a défini les contraintes d’utilisation et d’implantation sur la machine.
Le projet terminé, les résultats semblent convaincants mais pour Pichon, ce n’est qu’une étape : l’entreprise de Landivisiau (Finistère) a prévu une nouvelle campagne de tests pour consolider la base de données, l’élargir aux fientes de volaille et aux boues chaulées de stations d’épuration.
Il ne devrait pas y avoir de solution commercialisée avant trois ou quatre ans. « Ce qui est important c’était d’avoir à la fois une base de données qui soit fiable et un capteur à un prix abordable, pour déboucher sur quelque chose qui soit réellement commercialisable », justifie Laurent Blin.
Coupler Opti-sensor au DPA de l’épandeur
Ce que veut Pichon, c’est « aller plus loin que la simple mesure », proposer une solution globale. L’analyse du fumier sera couplée directement au système débit proportionnel à l’avancement (DPA) qui régule automatiquement la vitesse du tapis. Au lieu de rentrer un volume par hectare, l’agriculteur rentrera les unités d’azote (ou de phosphore ou de potassium) souhaitées dans son boîtier, et la machine s’occupera de faire le travail. « L’agriculteur ne raisonnera plus en tonnes d’effluents par hectare mais en unités d’azote par hectare », fait valoir le responsable produit épandage solide. Il évitera donc le sous-dosage ou le surdosage.
Le but d’Opti-sensor, c’est « de permettre aux agriculteurs de changer leur façon de travailler sur le solide » résume Laurent Blain. Actuellement, en effet, les agriculteurs voient un intérêt agronomique à valoriser la partie liquide, mais « dans beaucoup de cas, ils considèrent leur fumier comme un simple tas à épandre, or il y a de grosses économies d’engrais minéral à faire en utilisant l’azote organique » insiste le responsable épandage de la firme bretonne.
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