
Depuis plusieurs années, le Gaec de la Herse délègue ses ensilages d’herbe à une ETA qui utilise trois autochargeuses. Les remorques alternent entre parcelles de méteil, ray-grass, fétuque et luzerne pour former un silo homogène en qualité.
Début avril 2023, c’est jour d’ensilage au Gaec de La Herse à Pouillé-les-Côteaux, en Loire-Atlantique. Au programme : 78 ha d’ensilage d’herbe à rentrer. Toutes les parcelles ont été fauchées et andainées les deux jours précédents. Pour ce chantier, Anthony Lambert a fait appel à l’ETA Soreta, basée sur la commune. Mais l’entrepreneur ne déplacera pas d’ensileuse, car la prestation sera réalisée par trois remorques autochargeuses Pöttinger.
« Cela fait déjà plusieurs années que nous travaillons ainsi, commente Anthony Lambert. L’ETA nous a proposé cette formule et cela nous convient bien. Nous avons en effet environ 45 ha de méteil à récolter ainsi que 20 ha de ray-grass, 6 ha de fétuque et autant de luzerne. À chaque tour, j’indique au chauffeur de l’autochargeuse d’aller sur telle ou telle parcelle. Ainsi, le silo se remplit en mélangeant les différents fourrages qui rentrent en alternance. Le contenu est donc homogène du début à la fin du chantier. Avec une ensileuse, cela ne serait pas possible, car l’organisation imposerait de travailler principalement par secteurs géographiques, sans tenir compte du type d’herbe récolté », explique-t-il.
Valeurs alimentaires stables
L’exploitation compte 130 vaches dont 110 en permanence au robot. Elles ont accès au pâturage en journée, de la sortie d’hiver jusqu’au début de l’été, et sont nourries toute l’année avec une ration comprenant environ un tiers d’herbe et deux tiers de maïs. Pour connaître la valeur alimentaire de ses ensilages et déterminer la quantité de compléments à apporter, Anthony Lambert prélève régulièrement des échantillons qu’il porte à un laboratoire. « Pour l’herbe, je fais généralement trois analyses par an, précise l’éleveur : la première au moment d’ouvrir le silo, puis deux autres, échelonnées dans l’année. Cela conforte généralement nos pratiques, car les résultats révèlent des valeurs alimentaires toujours très stables du début à la fin du silo. »
Pour le Gaec, cette organisation permet donc de bien valoriser l’ensilage dans la ration tout au long de la saison. Ce chantier, quasi complet, évite aussi aux associés d’avoir des heures de transport à rendre aux voisins. Les trois autochargeuses employées par l’ETA ont des volumes utiles respectifs de 72, 72 et 100 m3 compressés. Chaque machine est dotée d’un système de coupe à l’avant avec 45 couteaux auto-affutables qui taillent des brins de 35 mm. La plus grosse est généralement employée pour les parcelles les plus éloignées afin de gagner du temps sur la route. Chacune est aussi équipée de pneus larges de 800 mm en deux ou trois essieux afin de ne pas tasser plus le sol qu’une remorque ou un épandeur classique, la charge embarquée étant importante. Sur le plan financier, le coût de revient à l’hectare diffère chaque année, car la facture est liée à l’heure d’utilisation avec des tarifs différents selon la taille des remorques. De son côté, l’entrepreneur explique que le coût global est inférieur à celui d’un chantier équivalent où il fournirait une ensileuse ainsi que les tracteurs, remorques et chauffeurs nécessaires. D’ailleurs, pour l’ETA, la part des chantiers d’herbe récoltée par autochargeuses augmente tous les ans.
Deux télescopiques sur le tas
Au silo, c’est Anthony Lambert et son salarié qui assurent le tassage. Pour suivre la cadence imposée par le balai des trois machines, ils utilisent deux télescopiques Manitou : un MLT 841 et un MLT 645. Le premier appartient à une unité de méthanisation toute proche, mise en service par six exploitations du secteur, dont le Gaec de la Herse. Ce chargeur de grosse capacité est équipé d’une fourche grappin de 2 m3. Il assure le plus gros du chantier. Le second télescopique est celui de la ferme. Le chauffeur travaille avec la benne multiservice qui sert tous les jours. Il est indispensable d’avoir un deuxième matériel en renfort quand plusieurs remorques arrivent en même temps. Pour éviter d’être débordé, Anthony Lambert remplit généralement deux silos en parallèle. Le site du Gaec est bien organisé pour cela puisqu'il dispose au total de trois grands silos couloirs, construits côte à côte, et pouvant être exploités par les deux extrémités.
Sur les 78 ha ensilés cette année, plus de la moitié est cultivée en méteil. Il s’agit d’un mélange intégrant du seigle, du trèfle violet, du ray-grass italien et de la vesce. « Cette association a une valeur nutritionnelle intéressante, commente Anthony Lambert. Mais l’avantage du seigle est également agronomique : cela laisse une parcelle généralement propre et assez facile à reprendre ensuite pour implanter du maïs. En revanche, les tiges sont plus grosses et ont parfois tendance à passer entre les couteaux de l’autochargeuse. Un phénomène accentué par l’andainage qui peut favoriser une orientation des brins dans le sens de la longueur. Avec une ensileuse, le hachage serait sans doute plus fin. À la reprise, je place donc le godet d’herbe dans le fond de la mélangeuse et j’utilise les couteaux du bol pour réduire la taille des brins avant d’ajouter le maïs. C’est le principal inconvénient de ce type de récolte, car pour le reste, le recours aux autochargeuses est intéressant, que ce soit sur la constitution du silo ou sur les besoins réduits en main-d’œuvre. »
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