BETTERAVE FOURRAGÈRE : LA DISTRIBUTION SE MÉCANISE

AVEC SES 15 À 20 T DE MATIÈRE SÈCHE PRODUITES À L'HECTARE, la betterave fourragère fait partie des cultures offrant de très hauts rendements. En outre, elle occupe le sol assez tard en automne, continuant à prélever de l'azote et réduisant d'autant le risque de lessivage. Grâce à la longueur de son cycle, la betterave peut pomper plus de 300 UN. Cette culture a en plus l'avantage d'être peu coûteuse, compte tenu de sa productivité. Il faut compter 600 €/ha pour la mise en place, la fertilisation, les traitements et la récolte. Soit un prix de l'UFL inférieur à 0,04 €.

Enfin, la betterave fourragère s'intègre très bien dans les rations. Sa consommation entraîne une augmentation de la mastication et de la salivation. La betterave a ainsi un pouvoir tampon intéressant quand les autres fourrages ingérés trop rapidement provoquent une rumination insuffisante.

La betterave se stocke en tas. Elle respire et mieux vaut laisser le tas nu tant que les gelées n'ont pas démarré. Ensuite, si la température peut descendre au-dessous de - 5°C, il faut couvrir avec une bâche et, éventuellement, de la paille. Néanmoins, la ventilation restant indispensable, il faudra prévoir des cheminées d'aération sur le sommet du tas, tous les 3 m environ.

Les betteraves peuvent être données entières ou hachées. Dans le premier cas, les vaches mangent plus doucement. Or, la betterave étant un aliment frais et sucré, il y a un risque d'acidose si elles mangent trop vite. La distribution de betteraves entières prend moins de temps, mais il faut disposer d'une auge pour éviter qu'elles roulent. Quand les racines sont données en morceaux, il est important qu'elles soient relativement propres pour limiter l'ingestion de terre. Même si la présence de terre n'a pas d'incidences sur les butyriques. En effet, la conservation s'effectue sans fermentation et donc sans développement des butyriques. Les betteraves entières peuvent être distribuées par un simple godet. Pour ceux qui veulent les donner coupées ou mélangées à d'autres fourrages, il existe désormais toute une gamme d'outils. La cuve coupe-racine est spécifique. Il s'agit d'un outil porté, dont le fond est équipé d'un système rotatif qui coupe les betteraves en tranches. La distribution s'effectue à droite ou à gauche, mais le chargement reste manuel.

DÉMONSTRATION DE MATÉRIEL

Les godets désileurs à vis sans fin permettent de charger et de distribuer. Certains sont équipés d'un système de coupe. Ce type de godet peut servir pour d'autres aliments. À l'inverse, le godet distributeur nettoyeur est spécifique des racines. Il dispose d'un rotor central et d'un fond ajouré, ce qui permet de brasser les betteraves et d'évacuer la terre et les cailloux. On peut brancher une arrivée d'eau pour améliorer l'efficacité du nettoyage. Une hélice coupe les racines en morceaux avant la distribution.

Les désileuses distributrices polyvalentes peuvent charger les betteraves à l'aide d'une griffe hydraulique, et les distribuer en mélange avec d'autres fourrages. Certains modèles sont équipés d'un système de coupe. On peut aussi utiliser des mélangeuses distributrices, pour peu que les betteraves soient propres et sans cailloux. Les matériels présentés ci-après ont fait l'objet d'une démonstration, lors d'une journée organisée par l'ADBFM (Association pour le développement de la betterave fourragère monogerme). Cette liste n'est pas exhaustive puisque seuls les quatre constructeurs ayant répondu sont présentés. Tous sont efficaces pour charger et distribuer, avec une tolérance variable concernant la présence de cailloux. Le contrôle de la finesse de hachage reste souvent un point faible.

En savoir plus : www.betterave-fourragere.org