AUTOCHARGEUSE, LA SOUPLESSE DE CHANTIER À MOINDRE COÛT

Sur des parcelles proches, les remorques autochargeuses offrent des débits de chantier équivalents aux ensileuses.© CLAUDIUS THIRIET
Sur des parcelles proches, les remorques autochargeuses offrent des débits de chantier équivalents aux ensileuses.© CLAUDIUS THIRIET (©)

Plus souple d'utilisation qu'une ensileuse automotrice, notamment pour des chantiers intermédiaires de deuxième ou de troisième coupe, la remorque autochargeuse présente également un coût d'utilisation plus compétitif.

L'ENSILAGE D'HERBE REVIENT AU GOÛT DU JOUR ET, AVEC LUI, SE DÉVELOPPENT de plus en plus les fauches de deuxième et de troisième cycles, souligne Daniel Louazel, conseiller à la chambre d'agriculture des Ardennes. Dans ce contexte, comparée aux ensileuses automotrices, la remorque autochargeuse présente l'avantage de pouvoir organiser plus facilement des chantiers de petite taille ou de taille intermédiaire, car elle est moins gourmande en main-d'oeuvre. Cette plus grande souplesse d'organisation doit également permettre de sortir tôt en saison pour aller chercher, en première coupe, une herbe de qualité, quitte à faire deux ou trois coupes supplémentaires aux cycles suivants. » La comparaison des coûts de chantier, réalisée par le conseiller à partir des tarifs du barème d'entraide des Ardennes, met en avant un différentiel de 24/ha en faveur de l'autochargeuse (voir tableau). Son principal atout par rapport à l'automotrice est qu'il n'y a plus besoin de mobiliser des bennes et des hommes pour la récolte. En théorie, il suffit d'un chauffeur et d'une personne sur le silo. Dans la pratique, la mise en andains peut se faire en même temps que l'ensilage et, dans ce cas, requiert une troisième personne. L'andainage répond à la nécessité d'assurer l'alimentation de la machine pour optimiser le débit du chantier. Ce faisant, il favorise également un hachage régulier des brins d'herbe par les couteaux situés derrière le rotor et disposés tous les 3 à 4 cm. « Néanmoins, les brins, plus longs qu'avec une ensileuse car il y a toujours des brins mal positionnés par rapport aux couteaux, rendent le tassage du silo plus délicat. Certains éleveurs réservent donc une parcelle récoltée au dernier moment pour mettre sur le dessus du tas et ainsi sécuriser le tassage », explique-t-il.

MOINS D'INTERVENANTS, MAIS PLUS DE TEMPS PASSÉ

Sur des parcelles proches (de moins de 3 km), l'autochargeuse offre un débit de chantier équivalent à l'ensileuse. En effet, dans une remorque de 50 m3 (minimum 15 m3, maximum 70 m3), il est possible de compresser jusqu'à 100 m3 de fourrage, « soit près de 5 tonnes de MS ou l'équivalent de 1,5 ha avec des rendements de 3,5 t/ha, souligne le conseiller. Lorsque la distance des parcelles n'excède pas 500 m, le débit d'ensilage peut passer à 2,5 ha/heure. Ce qui, là encore, appelle à la vigilance sur la qualité du tassage. D'où l'intérêt d'alterner parcelles éloignées et d'autres plus proches. » Le débit d'ensilage varie, en effet, de façon importante dès que la distance augmente. Dans le cadre d'un investissement en Cuma, la capacité de la remorque doit donc autoriser un débit suffisant pour satisfaire tous les utilisateurs. La question à se poser consiste à se demander de combien de jours je dispose pour intervenir ? Par exemple, pour une surface de fauche de 80 ha distante de plus de 10 km, récoltée avec une remorque de 50 m3 d'un débit de 6 ha/jour, il faudra treize jours disponibles pour réaliser la récolte, à raison de huit heures de travail/jour. C'est cette notion de jours disponibles qui ne permet pas toujours d'envisager un investissement partagé et justifie le recours à une ETA. La vitesse de chantier dépend aussi du tracteur, on retient une puissance minimum de 110 ch pour une remorque de 50 m3 d'herbe compressée et 150 ch dès qu'il y a du relief ou que l'on souhaite monter sur le tas d'ensilage.

VIA LA POLYVALENCE DE LA REMORQUE, AMORTIR L'INVESTISSEMENT

« À travers l'investissement individuel, l'éleveur achète la tranquillité, l'assurance de récolter au moment où il le choisit. Ce choix à un coût, de 1 000/m3 d'herbe compressée. » Une surface de 80 à 100 ha d'herbe ensilée est fréquemment avancée pour rentabiliser une remorque achetée 45 000. Parallèlement, il est possible de miser sur la polyvalence des remorques : associée à une barre de coupe frontale et à un tapis de distribution sous caisse, elle peut servir pour l'affouragement, à la récolte des couverts en automne et des cultures énergétiques pour l'approvisionnement de méthaniseurs, ou encore au ramassage de la paille. Les remorques à châssis renforcé servent au transport pour les chantiers d'ensilage de maïs. En termes d'innovation, Romain Houdayer, responsable de produit chez Schuitemaker, fait état de l'utilisation de l'autochargeuse comme mélangeuse distributrice grâce aux rouleaux démêleurs et au tapis de distribution sous caisse.

JÉRÔME PEZON

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

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