Gestion des effluents, vaccination, mouvements d’animaux… Alors que les zonages se multiplient dans l’Hexagone à mesure de la détection de foyers de dermatose nodulaire contagieuse, la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire fait le point sur les contraintes réglementaires liées à la mise en place de ces zones sanitaires.
Plusieurs types de zone réglementées sont en vigueur. La zone de protection (ZP), intervient dans un rayon de 20 km autour des foyers de dermatose. C’est dans cette zone que la protection est la plus stricte « un contrôle vétérinaire est réalisé sur tous les élevages de la zone » précise Margaux Perrin, responsable du service élevage de la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire à l’occasion d’un webinaire. Intervient ensuite la zone de surveillance (ZS). Dans un rayon de 50 km autour du foyer, elle oblige la mise en place d’un suivi sanitaire parmi un échantillon d’élevage. Ces deux zones constituent la zone réglementée (ZR), où sévissent les interdictions de mouvement, et la vaccination obligatoire.
Pour que la zone réglementée soit levée, il faut compter 45 jours sans cas après le dépeuplement du dernier foyer. La campagne vaccinale doit également être bien avancée.
La vaccination en marche en zone réglementée
Concernant le volet vaccination, la responsable tient à rassurer les éleveurs. « Les vaccins ont été commandés et sont disponibles en quantité suffisante. Ils sont arrivés le 20 octobre dans les cabinets vétérinaires de Saône-et-Loire et ailleurs ». La région compte 90 000 bovins à vacciner. « C’est un minimum. Il y a le cas d’exploitation qui ont leur siège social en zone indemne, mais des animaux en pâture au sein de la zone réglementée », détaille Margaux Perrin. L’immunité complète permise par la vaccination est effective 21 jours après l’injection. « Cela veut dire qu’il peut y avoir des foyers qui se déclarent même si les bovins ont été vaccinés ». La vaccination est prise en charge intégralement par l’État. La stratégie de déploiement est mise en place par les cabinets vétérinaires, avec un développement en anneau depuis le foyer vers la zone indemne pour contenir la propagation.
Suite à la vaccination, la zone n’est plus considérée comme indemne pendant 14 mois. « Cela induit des restrictions à l’export », précise la conseillère.
Des animaux « confinés »
L’interdiction des mouvements d’animaux en zone réglementée est peut-être la mesure la plus contraignante. « Rien ne rentre dans la zone, rien ne sort, et rien ne bouge à ,l’intérieur »résume Margaux Perrin. Des dérogations exceptionnelles permettent d’effectuer certains mouvements dans le cadre de laissez-passer sanitaires octroyés par la DDPP.
« Le bien-être animal est le seul élément permettant des dérogations » précise la responsable du service élevage. Parmi les motifs figurent les déplacements de vaches prêtes à vêler et d’animaux malades. Le défaut d’alimentation (absence d’aliment ou d’eau sur les parcelles) peut être étudié, ainsi que l’évolution des conditions pédoclimatiques (neige, inondation…).
Pour ce faire, un examen clinique du lot est effectué par un vétérinaire sanitaire dans les 48 h précédant le déplacement. Une attestation de nettoyage, désinfection et désinsectisation est à associer à la demande.
Les mouvements vers l’abattoir restent possibles. Pour abattre des animaux, la conseillère recommande de contacter directement l’établissement d’abattage. « Ils ont des contraintes à remplir, comme ne pas recevoir des animaux de zone réglementée et indemne en même temps ». Un examen clinique du lot sera effectué sur la ferme par le vétérinaire, dans les 72 h précédant l’envoi.
Encadrement de la gestion des effluents
La zone réglementée induit également des restrictions sur l’épandage des effluents. « En zone réglementée, il est interdit d'épandre du fumier ou du lisier sauf si traitement » résume Margaux Perrin. Font exception les traitements en usine agréés de compostage ou méthanisation.
Pour les lisiers liquides, « il faut épandre sur terre arable avec labour immédiat » pour bénéficier d’un enfouissement à 25 cm de profondeur. L’élimination est également possible sur prairie permanente à condition d’un chaulage immédiat. Dans les deux cas, les animaux ne pourront pas avoir accès à la parcelle pendant au moins 42 jours.
Dans le cas du lisier solide, « il faut appliquer un insecticide larvicide, et pratiquer un assainissement naturel par mise en tas pendant au moins 42 jours ». Il faut alors l’asperger de désinfectant, le laisser exposer à sa propre chaleur. Le tas devra être couvert, soit retourné pour que toutes les couches soient soumises à la chaleur.
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