En dix ans, le coût de récolte de l’ensilage a presque doublé, conséquence de la flambée du pétrole, du prix du matériel et de la hausse de la main-d’œuvre. La récolte de l’herbe en enrubannage reste environ 15 % plus élevé qu’en ensilage, mais les chantiers sont moins contraignants. Pour résoudre les problématiques de coût, temps et disponibilité, le combiné de fauche, en ensilage, est une solution pertinente.
« C’est vrai que tout a flambé, mais à l’échelle d’une exploitation, une bonne organisation peut permettre de compenser tout le surcoût et réduire le temps de travail », soutient Michel Seznec, animateur à l’Union des Cuma des Pays de la Loire. Des propos qui ont de quoi rassurer, dans un contexte particulièrement inflationniste.
En dix ans, le coût de récolte de l’herbe en ensilage avec une faucheuse traînée de 3 mètres, stockage compris, a presque doublé, passant de 45 € à 84 € la tonne de matière sèche, selon les derniers chiffres de la fédération régionale des Cuma de l’Ouest. Hausse de la main-d’œuvre, du carburant qui a doublé depuis le Covid, mais aussi du matériel. « Pour un groupe de fauche de 9 mètres, c’est aujourd’hui 100 000 euros, il faut mettre un billet de 20 000 en plus par rapport à il y a cinq ans » explicite l’animateur des Cuma de l’Ouest.
Enrubannage : plus cher mais plus simple
La récolte de l’herbe en enrubannage reste plus onéreuse qu’en ensilage. Les coûts ont bondi de 60 % en dix ans. Ils s’élèvent aujourd’hui à 95 €/TMS, qu’ils soient réalisés en monoballe ou en combipack. Cette dernière option est très prisée par les agriculteurs, qui font de plus en plus réaliser ces chantiers par des prestataires. L’enrubannage est pénalisé par le coût de la bâche, le prix du film a presque doublé en quelques années, conséquence de la flambée du pétrole. Il faut compter désormais environ 3,60€ par botte, soit 5 € par tonne d’enrubannage. C’est 6 fois plus cher que la bâche d’ensilage.
La comparaison des coûts de chantier de récolte entre ensilage et enrubannage a ses limites, puisque ces fourrages ne présentent pas les mêmes qualités. « On ne fait pas la même ration avec un foin, un ensilage d’herbe ou de l’enrubannage, qui ne présentent pas les mêmes qualités » explicite le conseiller Cuma.
Par ailleurs, le coût n’est pas le seul élément à prendre en compte. Ce qui oriente le choix des exploitants, c’est souvent aussi le temps et la disponibilité de main-d’œuvre, qui est rare au printemps. Épandages, fauches, ramassages, semis de maïs ou ensilages, les chantiers vont se multiplier durant les semaines à venir, d’autant qu’il y aura davantage de semis en raison de l’automne compliqué que l’on a connu. Contrairement à l’ensilage, les chantiers d’enrubannage peuvent être gérés à l’échelle de l’exploitation sans recours extérieur. Ce choix reste donc être très pertinent, pour les petits chantiers, les petites parcelles. « C’est plus facile d’envoyer un gars faire du pressage et enrubannage que de trouver une équipe de cinq personnes pour aller faire un chantier d’ensilage », résume Michel Seznec.
Optimiser son chantier d’ensilage
Pour valoriser son herbe en ensilage, il existe des solutions qui permettent de résoudre tout à la fois les problématiques de coût, de temps et de disponibilité de main-d’œuvre.
Les derniers chiffres de la fédération régionale des Cuma de l’Ouest montrent une variation considérable d’un type équipement à l’autre. La solution la plus intéressante est le groupe de fauche (ou combiné de fauche) en 9 mètres. Un équipement qui se démocratise depuis quelques années, qui consiste à mettre une faucheuse à l’avant, deux à l’arrière, et faucher deux andains à la fois. « On fauche 9 mètres à chaque passage, on multiplie le débit de chantier par 2 ou 3, cela permet de rentabiliser la main-d’œuvre et la puissance du tracteur », décrit Michel Seznec. Résultat, on fait retomber le prix de l’hectare ensilé à 196 € (contre 252 € en faucheuse 3 m). Le coût de la tonne de matière sèche ne s’élève plus qu’à 65 € contre 84 € lorsqu’il est récolté avec une faucheuse traînée 3 m. Soit 24 % de moins. Quant au temps de travail, il est tout simplement divisé par deux, on passe de 48 min/ha (sans bâchage) à la faucheuse 3 m, à 24 min/ha. Précieux, quand les chantiers se succèdent au printemps et quand cela se bouscule à la Cuma. « Si on est bien organisé avec une équipe et un bon équipement pour ensiler à l’automotrice, c’est là que l’on va faire le plus d’économies et que l’on va passer le moins de temps », insiste Michel Seznec.
Autre solution pour réduire la durée des chantiers d’ensilage, grouper les andains dès la fauche, au moyen d’un équipement spécifique. L’ensileuse étant le plus souvent facturée à l’heure, le gain peut être intéressant. Mais cela ne peut fonctionner que si la fenêtre météo est assez large pour permettre à l’herbe d’atteindre 32 à 35 % de taux de matière sèche assez rapidement. « Si vous êtes dans des conditions un peu humides, comme en Nord Bretagne ou en Normandie, ce n’est pas une pratique recommandée », met en garde Michel Seznec.
Réaliser ses chantiers à l’autochargeuse, moins gourmande en personnel, peut répondre à l’épineuse question de la disponibilité de main-d’œuvre. C’est un peu plus cher, 92 €/TMS contre 84 € à l’automotrice 3 m, mais la différence reste raisonnable et on gagne en sérénité. « Donc si on manque de gars, cela peut être intéressant, commente Michel Seznec. On met deux autochargeuses et un gars au silo, cela fait au maximum trois personnes mobilisées au lieu de six ».
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