
Dans l’article Pleins phares au coeur du machinisme du dernier numéro de Terre-net Magazine, une étude de l’Irstea mettait en avant le manque de régularité des épandeurs de matière organique. Le temps est donc venu, dans ce deuxième volet, de redorer le blason de ces matériels, mais surtout de comprendre le gain potentiel que représente l’arrivée de la régulation électronique sur ces machines. Un article extrait de Terre-net Magazine n°16.
![]() Plébiscité par les Eta, l'Epandix 8700 est choisi lors d'un renouvellement de machine dans 9 cas sur 10 ! (© DR) |
Dans le domaine de l’épandage organique, les spécialistes de l’électronique agricole se comptent sur les doigts de la main. Et bien que le marché de l’épandeur à fumier reste assez régional, les solutions de régulation Dpae, destinées à ces matériels, ont été développées par un fournisseur unique pour une grande partie des constructeurs ; même si d’autres l’ont été de manière isolée.
Pour lire la première partie de l'article, cliquez sur : |
Tournant technologique
Tout commence en 1999 avec l’Epandix FM (cf. photo 1), soit deux ans après la première demande client. Le boîtier Epandix FM affiche la quantité théorique épandue et la surface calculée à travers une régulation en boucle fermée. Des capteurs mesurent la vitesse d’avancement et la vitesse du tapis. A noter que ce boîtier FM est inspiré de la gamme Ecoline pour pulvérisateurs lancée cinq à six ans plus tôt.
Jusqu’en 2004, en raison du peu de demandes, le fabricant décline sa gamme vers le bas, occupant le marché du simple boîtier manuel de variation de la vitesse du tapis, boîtier qui sert à adapter le débit. L’année 2004 annonce un premier virage, avec l’arrivée de vannes motorisées électro-proportionnelles pour commander les tapis, alors qu’auparavant plus de 80 % des constructeurs se limitaient à de simples vannes-robinets. Le début de l’ère "électro-hydraulique" !
Malgré ce tournant technologique, la demande ne se généralise toujours pas. L’essentiel de l’activité d’Agrotronix reste donc centrée sur la pulvérisation et l’épandage d’engrais minéraux. Rappelez-vous le projet Best en 2002 (cf. photo 2) !
Une demande marché tardive
En 2005, arrive l’avant-projet de l’Epandix 8700 : la réflexion globale sur les circuits multiplexés dit BusCan, en opposition aux réseaux filaires, va changer la donne. Le BusCan permet en effet d’intégrer, aux systèmes électroniques, bon nombre des capteurs que nous connaissons actuellement. Vitesse d’avancement, vitesse de tapis, pesée par jauge de contrainte (cf. photo 3) ou encore inclinomètre associé au multi-affichage donnent un "coup de boost" à l’Epandix 8700.
En 2007, la gamme de consoles se compose des Epandix 500, 510, 600 et 610 assurant une régulation Dpa avec, pour les modèles en x 10, la commande de fonctions supplémentaires comme la porte, le volet de bordure ou encore la hotte. Elle comprend également, bien entendu, l’Epandix 8700, première console dotant les épandeurs à fumier de la régulation Dpae (cf. photo 4).
Ce n’est finalement qu’en 2009, au Sima, que la demande utilisateur commence à émerger. Entre-temps, Agrotronix équipe sa console d’un port Usb et d’une imprimante via un port série. Alors que du côté des capteurs, des essais de jauges de contrainte s’officialisent afin de permettre la pesée en statique, à travers un partenariat de recherche avec l’Irstea via le Cemob (cf. article Pleins phares au coeur du machinisme de Terre-net Magazine n°15).
Compte tenu de la masse à évaluer et de son caractère dynamique, la gestion de la pesée d’un épandeur à fumier est complexe. Par définition, la jauge de contrainte se déforme pour effectuer la pesée ; or, cette déformation permet une mesure en continu de forme sinusoïdale, mais dont l’amplitude varie, donc difficile à interpréter ! La régulation de la hauteur de porte et la pesée sont deux des trois points fondamentaux de maîtrise de la régularité d’épandage (cf. graphiques page 21). Ils sont d’ailleurs brevetés. Le troisième élément étant le brevet de l’Irstea sur le suivi de contour de la porte de l’épandeur.
![]() (© Irstea) |
Maîtriser le débit réel
Concrètement, ce dernier brevet permet de contrôler la hauteur de la porte et, par conséquent, le débit de matière organique ; ceci via la mesure de la contrainte exercée par le fumier par exemple, liée à sa vitesse, sur cette même porte, en négligeant cependant la variation latérale de débit. Une fois l’effort sur la porte, la hauteur de cette dernière et la vitesse de tapis connus, la tâche du boîtier de régulation est facilitée pour maîtriser la régularité d’épandage. Comme l’illustrent les graphiques ci-contre, une comparaison avec et sans suivi de contour, basée sur un épandage de 10 t/ha de compost, montre que l’étendue* est augmentée de 70 % et le coefficient de variation de 54 % (cf. Terre-net Magazine n°15).
Toutefois, le suivi du contour de la porte d’épandeur n’est pas la seule solution. Bien que majoritaire sur le marché, le système de chaînes à barrettes trouve un palliatif avec les dispositifs à fond poussant qui suppriment le glissement et améliorent eux aussi la régularité. Reste cependant à bien gérer les éboulements sur le front devant les hérissons : l’Epandix 8700 sera bientôt adapté à cette évolution.
Plébiscité par les Eta
Aujourd’hui, la régulation d’Agrotronix avec le suivi de contour est en phase d’adaptation sur les épandeurs de ses partenaires. Ayant débuté avec Dangreville il y a plus de dix ans, la gamme Epandix se retrouve dorénavant chez Perard, Record, Coutant, Panien, Tebbe, Gilibert, Deguillaume, Samson, La Campagne ou encore Segues. Preuve d’une réelle reconnaissance du savoir-faire de la société et de l’intérêt utilisateur.
Selon les partenariats, comme par exemple avec Panien ou Perard, des développements spécifiques peuvent être proposés. Citons quelques chiffres, plus de 400 unités d’Epandix 8700 sont en service depuis 2010, pour un marché annuel français de 2.300 épandeurs, dont 35 % disposent d’une régulation Dpa ou Dpae. Et surtout, 9 Eta sur 10 s’orientent vers cette option.
Agrotronix ne s’est pas arrêté en si bon chemin : l’Epandix 8700 (cf. photo 4) intègre, depuis l’année dernière, une puce Gps permettant d’enregistrer puis d’exporter les données d’épandage pour une meilleure traçabilité ; mais également de commander une coupure générale de l’épandeur pour mieux
gérer les fourrières. Suite logique au BusCan, la technologie Isobus vient également d’être ajoutée afin d’inclure la partie software de l’Epandix 8700 directement dans les terminaux des tracteurs, à l’image des solutions Green Star (cf. photo 5), Cci ou encore Agco. De quoi conforter le leadership d’Agrotronix
pour encore longtemps !
Cet article est extrait de Terre-net Magazine n°16.
Si vous ne l'avez pas reçu chez vous, retrouvez Terre-net Magazine en ligne en cliquant ICI. |
Retrouvez les palmarès des concours bovins du Space 2025
Dans le Cotentin, « nous vivons avec 30 vaches et 30 hectares chacun »
Madison sacrée grande championne Holstein sur le ring du Space 2025
Logiciel, lactosérum, pailleuse… 4 inventions d’éleveurs primées au Space
Désormais, il s'agit d'« optimiser chaque heure de travail »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Comment préparer une vache à la césarienne
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés