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Gaec La ferme de l’Isle, Manche« 30 000 € d’économie sur notre facture d’électricité grâce à un courtier en énergie »

Quand on transforme 1,5 million de litres de lait par an, le poste électricité est une charge majeure. Au Gaec de la Ferme de l’Isle à Moyon, dans la Manche, Émilie Simon nous explique comment elle a traversé la crise énergétique en 2022-2023 et les moyens mis en œuvre pour faire des économies et devenir plus autonome en énergie.

À la Ferme de l’Isle, « nous sommes transformateurs avant d’être éleveurs », explique Émilie Simon, aux portes de son atelier de transformation de 900 m2.

Et cela ne date pas d’hier. En 1981, ses parents alors fromagers, décident de s’installer avec 15 vaches et 12 ha à Moyon dans la Manche. Une façon de pouvoir maîtriser toutes les étapes de la fabrication de leurs produits frais et de leur Camembert : de l’alimentation des vaches jusqu’à la transformation et la vente, en passant par la traite.

Quarante ans plus tard, fini le Camembert et les fromages ! Ce sont 1,5 million de litres de lait qui sont transformés sur la ferme sur les 1,8 million produits chaque année. Émilie et sa sœur, installées en 2012 en Gaec, s’occupent de la partie transformation et commercialisation, avec l’aide de cinq salariés. Pour la partie élevage, cinq salariés et un apprenti sont aux petits soins des 180 vaches laitières et de leur suite.

Boutique la Ferme de l'Isle
Créée en 2015, la boutique de la Ferme de l'Isle est ouverte du lundi au vendredi de 15h à 18h30. 30 à 50 personnes y viennent chaque jour. ( © Terre-net Média)
Les tanks dans le laboratoire de transformation.
Le laboratoire de transformation a été totalement refait en 2015. Il s'étend sur 900 mètres carré ( © Terre-net Média)

« Nous produisons de la crème, du beurre, du fromage blanc nature et aux fruits (15 parfums), du skyr, de la confiture de lait… Nous travaillons le lait frais et nous écrémons pratiquement tous les jours sauf le week-end. L’atelier transformation démarre dès 3 h le matin pour s’arrêter le soir vers 19 h », poursuit l’éleveuse.

Une activité intense qui nécessite l’utilisation de nombreux équipements à forte consommation électrique : tanks, chambres froides, machines pour chauffer, cuire, laver... Chaque année, ce sont 230 000 Kwh qui sont consommés pour l’élevage et l’atelier transformation.

Soucieux de réduire cette consommation électrique, la Ferme de l’Isle a actionné plusieurs leviers : transformer de gros volumes pour ne pas faire tourner les machines inutilement, mise en route du tunnel de lavage que 3 fois sur 5 jours de production, achat d’une centrale à eau glacée pour pré-refroidir le lait à la sortie de la salle de traite…

Prérefroidisseur
Cette centrale à eau glacée permet de pré-refroidir le lait. ( © Terre-net Média)

Jusqu’à l’année dernière, le poste électricité n’était pas un sujet de préoccupation majeur. La facture s’élevait à environ 15 000 euros par an. « Notre contrat de 5 ans, 2017-2022, avec EDF arrivait alors à échéance. Nous avons reçu un avenant nous annonçant un nouveau tarif et une facture qui allait passer de 15 000 € à 72 000 € ! Ce n’était pas possible pour nous d’avoir une telle augmentation en si peu de temps ! Malgré nos tentatives de discussion, aucun accord n’a pu être trouvé. »

Émilie et sa sœur se tournent alors vers leur conseiller en élevage de Littoral Normand, qui leur suggère de passer par un courtier en énergie afin de trouver d’autres fournisseurs. Ce dernier peut alors lancer trois appels d’offre.

Même fournisseur mais nouveau contrat

« J’ai dénoncé mon contrat EDF car dès le premier appel d’offres, tous les tarifs étaient moins élevés que ce qui m’avait été proposé. Et finalement, la meilleure offre était … celle d’EDF avec un nouveau contrat de 2 ans, appelé Estivia, comprenant 6 tarifs en fonction de l’heure. »

La facture va certes augmenter mais dans de moindres proportions : elle passera à 42 000 euros.  À cette hausse, s’est aussi ajoutée celle des prix des emballages et du transport des produits.  « Nous avons dû répercuter en partie ces diverses hausses sur nos prix, avec une augmentation de 6 à 8 % selon les produits ».

Aujourd’hui, soucieuses d’être plus autonomes énergétiquement parlant, Émilie et Anne-Sophie envisagent de poser des panneaux photovoltaïques sur un batiment de stockage de matériel dont la construction devrait débuter à la fin de l’année. « En plus du coût du bâtiment, il faut compter 100 000 € pour les panneaux. L’objectif est d’autoconsommer 30 à 40 % de la production, en sachant que le bâtiment produit 130 kilowatt crête, et de revendre le reste. Le tout devrait être rentabilisé en 7,5 ans selon nos prévisions. »

Plan du batiment de stockage
Le bâtiment fera 49 mètres de long par 13 mètres de large. ( © Littoral Normand)
Vue en coupe du batiment
Vue en coupe du futur bâtiment de stockage ( © Littoral Normand)

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