La coopérative Cimelait réinvestit en s’appuyant sur les consommateurs

En soixante ans, Cimelait, créée à la suite de la fusion des trois coopératives laitières des Pyrénées-Orientales, celles de Prades, de La Cabanasse et d’Err, a traversé les pires difficultés sans faillir, et ce en dépit de la chute libre du nombre d’exploitations laitières passé de plus de 500 dans les années 1960 à moins d’une dizaine aujourd’hui. En cause : les crises laitières à répétition, le non-renouvellement des générations, la reconversion des producteurs dans l’élevage allaitant et l’impact du changement climatique avec une ressource alimentaire moindre pour les vaches. Plutôt que de rendre les armes, la coopérative laitière du département franchit un nouveau cap en 2016 en mettant en place un atelier de transformation pour la fabrication de yaourts, vendus à 100 % en circuits courts.

Face au succès rencontré des produits laitiers garantis sans OGM, la coopérative est passée de 50 000 à 400 000 litres de lait transformés sur les 700 000 collectés auprès des cinq fermes adhérentes, de trois à onze salariés, d’une trentaine de clients en 2016, répartis entre les grandes et moyennes surfaces, la restauration collective, la restauration et l’hôtellerie à 230 aujourd’hui. Les 300 000 litres restants sont vendus à la coopérative espagnole Cadi, partenaire de Cimelait.

La production n’ayant de cesse d’augmenter — plus de 3 millions de yaourts produits par an —, la coopérative catalane est désormais à l’étroit, notamment en termes de capacité de stockage. « Nous sommes aujourd’hui dans un bâtiment de stockage des matières sèches qui n’est plus du tout adapté face à la progression de notre production et du nombre de salariés. Nous projetons d’en construire un nouveau de 300 m², équipé de surcroît de panneaux photovoltaïques pour baisser notre facture énergétique », précise Aurélie Parisot, en charge de la production, de la qualité et de la communication de Cimelait.

500 000 € pour gagner plus de place

Le bâtiment de stockage où se trouvent les chambres froides, passera, lui, de 40 à 100 m², « afin de ne plus produire au dernier moment et éviter ainsi de refuser des commandes comme c’est le cas aujourd’hui », ajoute-t-elle. Au total, 500 000 € seront investis.

Outre une demande de subvention déposée auprès de la Région et de l’Europe, et d’un emprunt contracté à hauteur de 20 % de l’investissement, la coopérative a aussi fait appel au financement participatif via la plateforme Miimosa, dont le plafond a été fixé à 15 000 €. 

La collecte prend fin le 15 juin. « On sait que les fonds recueillis ne couvriront pas les dépenses, mais on le fait car nous avons des consommateurs qui nous soutiennent », conclut-elle.