Le poids lourd français du lait Sodiaal (Candia, Yoplait) envisage de fermer deux usines et de supprimer 316 postes face aux pertes enregistrées sur les marchés du lait liquide et de la poudre de lait infantile, a annoncé mardi le groupe coopératif.
Sodiaal, qui collecte 20 % du lait français et emploie 10 000 salariés, indique dans un communiqué vouloir fermer deux de ses 70 sites de production : la laiterie de Campbon (Loire-Atlantique) et le site dédié aux ingrédients infantiles de Saint-Martin-Belle-Roche (Saône-et-Loire). Il prévoit aussi d'arrêter les activités de séchage du site de Malestroit (Morbihan), l'une des deux tours de séchage de Bénestroff (Moselle), ainsi que les activités à destination du marché infantile de Montauban-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine). Au total, « ce projet entraînerait la suppression de 316 postes de CDI », la plupart sur les sites voués à la fermeture.
Le groupe justifie ces fermetures par une « baisse continue des ventes » et des « surcapacités » sur le lait UHT et les ingrédients laitiers infantiles, notamment les poudres de lactosérum déminéralisées. Ces derniers sont particulièrement affectés par la chute de la demande chinoise. Sodiaal « prend l'engagement de proposer à chacun des collaborateurs concernés au moins un emploi en interne dans le groupe, et le cas échéant de les accompagner dans une recherche extérieure ».
En parallèle, le groupe coopératif (4,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2020) prévoit d'investir 600 millions d'euros entre 2022 et 2027 pour « accélérer sa conquête des marchés valorisés » : « fromages, laits premium, beurre, crème » mais aussi yaourts depuis la reprise en main de Yoplait, ainsi que les ingrédients laitiers plus haut de gamme.
Dans un communiqué, la CFDT Agri-Agro « conçoit qu'il existe des difficultés dans certaines entreprises du groupe Sodiaal », mais « déplore que la direction générale fasse le choix de fermer des outils industriels avec des conséquences dramatiques pour les salariés qui, pour certains, perdront leur emploi ». Le syndicat ajoute que « ses élus se battront pour que les salariés impactés (...) puissent partir avec des indemnités et des parcours de reconversion dignes d'un groupe comme Sodiaal ». Le syndicat FGTA-FO affirme de son côté qu'il « négociera avec acharnement pour défendre un maximum d'emplois et trouver des solutions pour limiter le nombre de licenciements secs ».
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