La mélangeuse est un formidable outil pour les éleveurs de ruminants, à condition de choisir un outil adapté et de savoir bien l’utiliser pour confectionner une ration totale mélangée (RTM) adaptée à chaque lot de son troupeau. Voici des conseils du cabinet de nutritionnistes BDM afin de tirer le meilleur parti de sa mélangeuse.
La ration totale mélangée présente l’avantage de stabiliser les variations de pH ruminal au cours de la journée et donc une meilleure valorisation de la ration. Depuis le début des années 1990, le marché de la mélangeuse, en plein essor, a attiré beaucoup de constructeurs différents avec plus d’une cinquantaine de marques disponibles en France. On peut estimer aujourd’hui à environ 40 à 50 % le taux d’équipement des éleveurs laitiers. Le marché annuel est d’environ un millier d’unités en mélangeuses traînées et une centaine d’unités en automotrices. Des centaines de modèles existent et on peut classifier ces machines selon trois grands types : les vis horizontales, les vis verticales et les pales.
Les mélangeuses à vis horizontales
Les mélangeuses à vis horizontales furent les premières mélangeuses importées en France (Seko, Storty, …). Ces machines venues d’Espagne ou d’Italie sont très agressives sur la coupe de la fibre. Si cela procure une coupe rapide et permet l’obtention d’un mélange homogène, le gros défaut réside dans le fait d’être justement trop agressif sur des fourrages délicats, et un « sur-mélange » entraîne vite une ration type « bouillie » à l’auge.
Ce type de machine qui a connu ses heures de gloire dans les années 80/90 est maintenant moins plébiscité car sur les rations à profil maïs ensilage, on accentue le phénomène d’acidose ou de sub-acidose. Aujourd’hui, ces machines peu adaptées aux grands ruminants retrouvent un second souffle sur le marché des « petits ruminants » (chèvres et brebis laitières) où la ration a besoin d’être coupée beaucoup plus courte.
Les mélangeuses à vis verticale
Les mélangeuses à vis verticales, souvent appelées bol, sont sans doute les plus polyvalentes. Sur le marché, on voit leur nombre d’utilisateurs en constante augmentation. En effet, l'utilisation assez simple et un prix à la baisse, suite à une concurrence féroce, en font une machine largement répandue de nos jours. L’utilisation possible de balles rondes entières a aussi assuré leur développement rapide. La mécanique simple en fait des machines fiables. De plus, la mise en place sur certaines marques de turbines de paillage permet aussi l’utilisation d’un seul outil pour le mélange et le paillage.
Qu’elles soient à simple ou à double vis, la coupe est assurée par des couteaux sabres sur la vis et des contre-couteaux (hydraulique ou électrique) sur les parois : la coupe de la fibre est rapide. Attention à l’homogénéité du mélange qu’il est facile d’obtenir, mais il faut impérativement respecter un ordre de chargement rigoureux : fibres, concentrés et ensilages.
Voir l’essai du bol Kuhn Profile 16m3
Les mélangeuses à pales
Le système de mélange de ces dernières est de type « bétonnière ». Les couteaux sont fixes sur le fond de la caisse et des « bras » assurent le mélange. La particularité de ces mélangeuses est de respecter un peu mieux la fibre qui est incorporée dans le mélange. On obtient ainsi un mélange de qualité, généralement bien aéré où la fibre est coupée de façon plus nette qu’avec les autres mélangeuses.
Cependant, plusieurs défauts accompagnent ce type de machines : le volume utile représente seulement 80 à 85 % du volume total car la ration doit retomber pour se mélanger. Cela engendre un surcoût lors de l’achat initial non négligeable. De plus, l’incorporation de balles rondes ou de quantités de fibres très importantes est quasi impossible ou extrêmement long.
Voir l’essai de la mélangeuse à pales Kennan MF340
Les mélangeuses autonomes
Depuis peu, le manque de main-d’œuvre sur les élevages a boosté l’arrivée des robots d’alimentation et mélangeuses autonomes. Les principes de mélange sont les mêmes que ceux cités précédemment. La principale différence de ces outils est de permettre les multiplications des lots d’animaux avec des régimes alimentaires variés. Est-ce la fin des DAC ?
Voir les reportages sur l’automatisation de l’alimentation
10 conseils pour choisir une désileuse automotrice
Les erreurs à éviter en ration totale mélangée (RTM)
Le fait de disposer d’un outil performant sur l’exploitation n’empêche pas les éleveurs de commettre certaines erreurs, souvent très pénalisantes.
- Laisser de la fibre type foin en bout de stabulation
L’intérêt de la RTM est de maîtriser l’ensemble de la ration ingérée par les animaux. La mise à disposition de foin en libre-service ne permet plus de contrôler qui mange quoi. Même si cela peut être un gage de santé, si la ration dans la mélangeuse est mauvaise, le libre-service engendre une inconnue trop importante sur la consommation des animaux.
- Fibre trop longue, trop courte ou défibrée
La qualité de la fibre est primordiale. Si celle-ci est trop longue, le tri de la ration à l’auge va être extrêmement facilité et on va retrouver la majorité de cette fibre non ingérée dans les refus. A vérifier avec le tamis Penn State sur les refus.
De même si la fibre est trop courte ou « défibrée », celle-ci n’aura plus d’intérêt « mécanique » dans la ration à l’auge et son seul impact sera d’augmenter le taux de cellulose brute dans la ration sans assurer un minimum de ralentissement du transit digestif et de rumination.
- Ration trop sèche
La mélangeuse est étanche et on souhaite que les vaches ne trient pas la ration proposée. Une ration trop sèche crée un risque important de tri à l’auge. Ce phénomène est fréquent dans les rations mélangées avec du foin et des concentrés. Le tri est alors très aisé et le bienfait de la RTM disparaît, en accentuant même les soucis d’acidose car les animaux ont la quantité quotidienne de concentrés à disposition en une fois… Il ne faut donc pas hésiter à ajouter de l’eau dans le bol.
- Pas de ration vaches taries
Pour les vaches taries, la bonne maîtrise de la fibre et de la concentration énergétique de la ration permet aussi d’assurer un démarrage en lactation sans problème métabolique majeur. En effet, la quantité de ration distribuée est maîtrisée ainsi que la quantité de fibre apportée. Avoir une mélangeuse et ne pas s’en servir pour les vaches taries est une ineptie.
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Quelle évolution du prix des terres en Bretagne en 2024 ?
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026