« Moins gros, moins beaux, moins rutilants » que ceux d’autres syndicats agricoles, les tracteurs de la Confédération paysanne étaient présents ce mardi midi sur l’esplanade des Invalides, puis devant la Tour Eiffel, pour s’opposer à nouveau à l’accord de libre-échange UE-Mercosur. Côté agricole, le texte prévoit notamment des droits de douane réduits pour 90 000 tonnes de viande bovine, 180 000 tonnes de volaille et 190 000 tonnes de sucre, en échange d’une ouverture du marché aux alcools, fromages, lait en poudre ou encore huiles d’olive européens.
Si tous les syndicats agricoles s’opposent à cet accord, la Commission européenne travaille de son côté à le faire accepter, après avoir proposé il y a quelques semaines de nouvelles clauses de sauvegarde.
Dernière ligne droite avant l'accord
Pour Fanny Métrat, porte-parole nationale de la Confédération paysanne, « c’est la dernière ligne droite, si on ne manifeste pas, ça va passer ». « Si cela fait 25 ans que cet accord est en négociation, ce n’est pas pour rien, c’est que clairement, il va être hyper délétère pour le monde paysan en France, mais aussi pour les paysans de l’autre côté, en Amérique latine », explique-t-elle.
La Confédération paysanne entend mettre la pression pour que le président de la République réunisse une minorité de blocage, avec d’autres pays européens hostiles au texte, afin de refuser l’accord. Appelant à faire front de la façon la plus large possible, le syndicat a été rejoint par une cinquantaine d’organisations issues du monde agricole, comme le Modef mais aussi des étudiants d’AgroParisTech, des syndicats de salariés, des organisations environnementales, ou de solidarité internationale. Après un rassemblement devant l’hôtel des Invalides, les manifestants se sont déplacés en cortège jusqu’au champ de Mars.
« Les prix vont être tirés vers le bas »
« Si on signe, plein de filières agricoles françaises vont se casser la figure », dénonce Fanny Métrat, car « les prix vont être tirés vers le bas ». Difficile en effet de concurrencer les productions de fermes gigantesques en Amérique du Sud, et un coût de travail extrêmement bas, avec un revenu moyen d'un euro par jour.
Sur le plan environnemental, l’accord ouvrirait la voie à des importations responsables de déforestation, produites avec des OGM et des molécules actives proscrites au sein de l’UE « Au Brésil, sur les 178 molécules autorisées sur le maïs, 138 sont interdites en France », rappelle Fanny Métrat. C’est aussi importer de la viande nourrie aux hormones de croissance, voire avec des farines animales, dénonce-t-elle. Les clauses de sauvegarde promises par la Commission européenne restent ici de « fausses solutions », uniquement conjoncturelles et limitées dans le temps, estime le syndicat.
Pour la Confédération paysanne, il est d’autant plus important de mettre en avant ce combat car « il s’agit de l’alimentation, c’est l’affaire de tous et toutes », estime Fanny Métrat. « Si tout le monde nous a rejoint sur la loi Duplomb, il faut que ce soit pareil sur l’accord UE-Mercosur », ajoute-t-elle.
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