Avoir des arbres dans une parcelle a-t-il un impact sur la production d’herbe et sur sa valeur nutritive ? Une question qui revient souvent quand on évoque l'agroforesterie. Selon les expérimentations de l’Inrae de Theix, la présence d’arbres a un impact négatif sur le rendement de la prairie lors du premier cycle de végétation mais la productivité redevient équivalente voire même supérieure au second cycle. La valeur nutritive des prairies densément arborées est par ailleurs meilleure, avec une MAT supérieure.
Dans le cadre des projets Arbele et Parasol, les chercheurs ont voulu connaître l’impact de la présence d’arbres forestiers destinés à faire du bois d’œuvre sur la pousse d’une prairie naturelle permanente.
L’Inrae de Theix a ainsi étudié trois types de parcelles sur son site de Lamartine : l’une sans arbre, une autre avec 60 arbres plantés en 1989 par hectare (merisiers et érables) et enfin une avec 150 arbres par hectare. Ils ont suivi deux cycles de végétation (1er cycle : mai-août ; 2e cycle de repousse : août-octobre) sur deux années (2016 et 2017). Lors des journées AFPF, Camille Béral d’Agroof (société coopérative et participative spécialisée dans l’étude et le développement des systèmes agroforestiers) est revenue sur ces résultats.
Une productivité plus tardive en saison
Sur le premier cycle de végétation, il ressort que la productivité est meilleure sur la parcelle sans arbre, suivie de près par la parcelle avec 60 arbres par hectare. En revanche, le rendement de la parcelle avec 150 arbres est très en dessous des deux autres. Mais sur le deuxième cycle, la productivité de la parcelle la plus dense en arbres devient particulièrement intéressante et supérieure à celle sans arbres.
Au niveau de la valeur alimentaire de l’herbe récoltée sur ces trois parcelles, elle est similaire lors de la première coupe. Au mois d’août en revanche, la prairie la plus densément arborée montre une meilleure valeur nutritive en raison du décalage phénologique de l’herbe lié à l’ombrage procuré par les arbres. Au cours du 2e cycle, la digestibilité de l’herbe entre les trois prairies est similaire, par contre la MAT reste supérieure en parcelle agroforestière.
D’un point de vue de la flore, on observe une diminution des légumineuses à proximité des arbres et plus de RGA sous l’arbre et d’espèces tolérantes à l’ombre.
Pour réduire la baisse de rendement de la prairie, la solution peut être d’émonder les arbres pour réduire l’ombrage. En passant d’arbres de haut-jet à des têtards, on réduit la compétitivité pour la lumière et on augmente la productivité fourragère globale.
Une simulation a d’ailleurs été réalisée à ce sujet à partir de sites pilotes suivis par l’Inrae. Sur une parcelle agroforestière de 50 frênes têtards par hectare, on s’aperçoit que sur 50 ans, la production cumulée d’herbe et de feuilles d’arbres fourragers, serait supérieure à la production d’une prairie pure sans arbre.
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