Le coût alimentaire de l’herbe impacté par la consommation de fioul et de temps

Article réservé aux abonnés.

Le coût alimentaire de l’herbe impacté par la consommation de fioul et de temps

Bien que coûteuse en temps et en fioul, la technique de l’affouragement en vert permet de profiter des prairies ou des dérobés non accessibles au pâturage par les vaches laitières. Une enquête menée par la Chambre d’agriculture de Bretagne et présentée aux journées 3R s’est penchée sur cette pratique.

affouragement en vert faucheuse autochargeuse
Rares sont les élevages équipés d’une barre de coupe frontale et d’une remorque autochargeuse. L’investissement dans du
matériel performant est souvent souhaité, mais son intérêt économique doit être bien évalué compte tenu de son poids
important dans le coût de distribution. (© Pöttinger)

« L’affouragement en vert est pratiqué par 3 % des éleveurs laitiers bretons », indique la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor aux journées 3R 2011, qui a interrogé une trentaine d’éleveurs laitiers pratiquant l’affouragement en vert. Avec l’agrandissement des troupeaux et le morcellement des terres par le réseau routier, l’accessibilité au pâturage des vaches laitières tend à se réduire. De nombreux éleveurs sont « à la recherche d’une meilleure autonomie alimentaire, et la pratique de l’affouragement en vert semble susciter aujourd’hui un regain d’intérêt ».

Les 30 élevages enquêtés présentent des caractéristiques communes : ils possèdent des moyens de production assez importants et n’ont que assez peu de surfaces accessibles aux vaches (32 ares/VL, contre 55 ares/VL en moyenne dans la région), la moitié des troupeaux ayant moins de 20 ares/VL accessibles. « Les éleveurs justifient l’affouragement pour deux raisons principales : diminuer le coût alimentaire et faire face à une parcellaire éclaté », font remarquer les auteurs de l’étude.

Dans 23 exploitations sur 30, le matériel de fauche, de récolte et de distribution est plutôt simple. La fauche est réalisée par une ensileuse à fléau. La distribution se fait avec une remorque distributrice (20 cas), une remorque râtelier (2 cas) ou une remorque sans système de distribution (1 cas). Du matériel plus récent et plus coûteux est présent dans 7 exploitations : cinq sont équipées d’une faucheuse-autochargeuse et deux d’une barre de coupe frontale et d’une autochargeuse.

Cinq à six mois par an

Les fourrages distribués ont deux origines : prairies pérennes (Rga-TB, Rgh, Rgi, Fétuque ou luzerne) ou cultures dérobées (Rgi seul ou en association avec une crucifère fourragère de type chou ou colza). La durée annuelle d’affouragement en vert est comprise entre 5 et 6 mois selon les années. Les quantités journalières apportées sont faibles : en moyenne 5 kg de MS/VL, ce qui représente 700 kg de MS dans la ration annuelle des vaches. Les rations d’été comprennent 6 kg de MS d’herbe affouragée, 5 kg de maïs et autant d’herbe pâturée, plus 1 kg de correcteur azoté et de concentré énergétique.

Les élevages ont été classés dans 3 profils, en fonction de la période d’utilisation de l’affouragement en vert :
- 15 dans un profil « Printemps/Eté » à partir de fourrages assolés,
- 9 dans un profil « Hiver » à partir de dérobées
- 5 dans un profil « Deux périodes » avec fourrages assolés et dérobées.

Des économies alimentaires impactées par le prix du fioul et le temps de travail

« Les économies de coût alimentaire annoncées comme objectif ne semblent pas au rendez-vous, notent la chambre d’agriculture. Le coût alimentaire annuel est de 85 €/1.000 l de lait, soit le même que la moyenne des éleveurs laitiers de Bretagne. L’étude ne permet toutefois pas de savoir si ce coût alimentaire ne serait pas encore plus élevé en l’absence d’affouragement, compte tenu de la faible accessibilité au pâturage ».

Les éleveurs pointent eux-mêmes deux contraintes majeures : des dépenses énergétiques élevées (fioul) et l’augmentation du temps de travail quotidien (50 minutes par jour en moyenne pour 73 Ugb nourris).

« Avant de se lancer, il est indispensable que l’éleveur évalue bien l’intérêt économique de cette technique pour son cas et les conséquences sur le travail ». Pour ce faire, un tableur par budget partiel, utilisant les données de l’étude a été mis au point par les Chambres d’agriculture de Bretagne.

Réagir à cet article
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...